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Posté le 14-02-2008
Dans la catégorie (Le saviez-vous ?) par glloq8 - Trackback
En fait, la robe des avocats s'appellent une toge !
La toge d'avocat a été modifiée dans le temps mais au départ c'était une soutane de religieux, car en effet, au moyen âge, la justice était rendue par l'église !
Petite parenthèse, à cette époque, énormément de "procès" se terminaient par la peine de mort. Voici quelques exemples de peines de mort :
* Les auteurs de meurtres sont traînés sur une claie avant de subir la pendaison qui, en général, est réservée aux larrons
* Les criminels de lèse-majesté sont décapités
* Les faux-monnayeurs sont en principe bouillis dans un grand chaudron
* Les sorciers et sorcières, comme les hérétiques, les auteurs de crimes sexuels comme la bestialité, l'homosexualité ou l'inceste sont brûlés
* Les femmes sont plus facilement enfouies vivantes dans une fosse au pied du gibet ou brûlées comme les hommes, mais certaines peuvent aussi être pendues
Fin de la parenthèse, revenons à la toge des avocats.
En vertu de l'article 3 de la loi du 31 décembre 1971 les avocats "revêtent, dans l'exercice de leurs fonctions judiciaires, le costume de leur profession". Les robes d'avocat sont souvent confectionnées sur mesure, de nos jours, ces robes d'avocat sont faites dans différents tissus (panama, faille, serge, micro fibre, fine laine, laine froide, soie, satin). Le costume complet de l'avocat, se compose de :
* la robe avec boutons (traditionnellement 13 comme sur une soutane) noire
* l'épitoge : Les avocats parisiens, selon un usage ancien, portent une épitoge sans hermine. Elle est herminée lors de la prestation de serment, lorsqu'ils plaident en province, devant la cour d'assises ou au cours d'une audience solennelle de la cour d'appel. Les douze secrétaires de la conférence portent aussi l'épitoge avec fourrure blanche.
* une toque : Elle n'est plus utilisée. Désormais elle désigne la case dans le vestiaire des avocats parisiens. Jusque dans les années 70, ils communiquaient leurs pièces dans le carton de la toque. Le nom est resté.
* des gants blancs
* des accessoires supplémentaires peuvent être ajoutés : n?ud papillon blanc lors de la prestation de serment...
La toge des avocats est en fait un uniforme, plus pour impressionner que par réel nécessité !
En ma qualité d'avocat, je ne me sens pas ridicule dans ma robe. Je serai bien plus désolé si à l'image des "barristers», avocats plaidants en Angleterre, je devais porter un ersatz de perruque. En cela, mes confrères britanniques sont, me semble-t-il, bien plus ridicules.
Cependant afin de compléter ce qui a été dit précédemment avec brio par cette chère juriste.
Je te rappelle que les robes actuelles des magistrats, rappelle les origines religieuses du pouvoir de rendre la justice. Elles étaient d'ailleurs composées à l'origine d'une soutane. Composée d'une robe noire qui ressemble à l'habit du clerc et complétée pour le Premier Président et le Procureur Général du manteau, une robe rouge d'origine royale, la robe des magistrats maintenant réunie en un seul costume, est le fruit d'une ancienne tradition que l'on date du XIIIe siècle.
Sous l'ancien régime, le sens, que l'on donnait à ces artéfacts, était naturellement bien différent.
Cependant, le port de la robe ne se limite pas aux seules professions judiciaires. Je pense ici aux confréries ainsi qu'aux universitaires qui ont eu aussi pour tradition de revêtir une robe, signe de ralliement d'une corporation.
Si, je puis comprendre que les justiciables puissent parfois ressentir le port de la robe par les professions de justice lors des audiences comme le symbole d'un corporatisme désuet, cet usage me paraît pleinement justifié.
En effet, le port de la robe s'il est un prestige, permet à ceux qui la revêtissent de se souvenir des devoirs propres à leur charge.
Par ce rituel, le magistrat comme l'avocat entrent dans l'effectivité même de leurs fonctions. Selon moi, revêtir sa robe permet en ce sens de se saisir toute la gravité et l'importance de nos rôles respectifs.
L'un de mes défunts mentors pour lequel j'avais le plus profond respect à savoir Maître Jean-Marc Varaut a dit un jour : " Endosser la Robe est un de ces rituels nécessaires afin de se mettre en conscience de servir la Justice"
J'ose espérer que cette conscience habite toujours tous mes confères ainsi que les magistrats que je suis amené à fréquenter, au moment de boutonner leurs robes et de redresser leurs rabats.
Ainsi, ce qui peut paraître comme ridicule ou accessoire pour un observateur extérieur, prend ici tout son sens, aussi symbolique que nécessaire au bon exercice de notre justice.
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