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LE FIGARO.FR
MATHIEU DELAHOUSSE.
Publié le 25 octobre 2007
Actualisé le 25 octobre 2007 : 08h03
« J'essaie de pacifier. Travailler dans l'intimité », explique Me Michèle Cahen, à propos de ses différents clients.
L'avocate qui a conclu la séparation de Cécilia et Nicolas Sarkozy est aussi décriée pour ses méthodes que jalousée pour sa liste de clients.
SITÔT passée l'annonce du divorce du couple présidentiel, elle affirme avoir repris sa place de « femme de l'ombre ». Elle refuse les photos et se montre peu dans les milieux judiciaires. Eux la connaissent bien : « C'est l'une de celles qui a la plus longue carrière dans cette spécialité. Alors, elle est très controversée et très jalousée », résume Béatrice Weiss-Gout, étiquetée comme elle « avocate du divorce ».
Le nom de Michèle Cahen s'associe d'abord à ceux d'une kyrielle d'illustres clients : Élisabeth Depardieu, Françoise Castro, ex-épouse Fabius, Marie Sara séparée d'Henri Leconte, Paul-Loup Sultizer, en guerre contre son ex-épouse Delphine, ou encore les époux Balkany, remariés depuis. « Elle est très perso, elle a un méga-réseau et c'est une vraie batailleuse », décrit une pénaliste parisienne. « Elle s'est très bien fondue dans les conflits familiaux qui sont très durs y compris pour les avocats, dit un autre. Dans ces moments-là, la confraternité n'existe pas. »
Avec son élégance un brin tape à l'oeil, tailleur Chanel, talons aiguilles et sourire permanent, celle que les méchantes langues du barreau surnomment « Joan Collins » en référence à l'héroïne de la série Dynasty, tisse ses relations depuis qu'elle a prêté serment en 1965.
« Elle a un côté magnétique, affirme sa consoeur Hélène Poivey-Leclercq. Mais aujourd'hui, quand je me retrouve contre elle dans un dossier, c'est qu'il y a une personnalité en face. » Le carnet d'adresses donc, mais la principale intéressée assure que sa clientèle provient de tous horizons. Et elle s'emploie à démentir sa tenace réputation de « tueuse d'hommes », qui parviendrait à faire grimper les prestations compensatoires versées par les maris : « J'essaie de pacifier. Travailler dans l'intimité. Obtenir un accord intelligent de la part des deux. »
Réformes à venir
À ses débuts, avant d'épouser exclusivement le droit de la famille, Michèle Cahen négociait des contrats de vente, notamment pour la griffe de prêt-à-porter Chloé. Avec son mari, l'avocat parisien Bernard Cahen, elle collabore aussi sur des dossiers criminels. Celui par exemple du meurtrier d'une prostituée du bois de Boulogne. Expérience singulière : pour le défendre, les deux avocats misent sur la génétique. L'accusé porte-t-il « le chromosome supplémentaire » que des études écossaises désignent alors comme le chromosome du tueur ? Est-ce une circonstance atténuante ? « La cour d'assises, évidemment, n'en a absolument pas tenu compte, s'amuse aujourd'hui Bernard Cahen. Notre client a été condamné. Je crois que c'est à partir de là que nous avons décidé de mener nos vies d'avocats séparément. » Suivent donc les premiers pas avec Violette Gorny, première grande spécialiste française du divorce. C'était dans les années 1980. « Nous étions les femmes de ménage du droit », se souvient l'une de celles qui a suivi le même chemin.
Réputation et fortune faites, Michèle Cahen songe aux réformes à venir, comme l'importation de contrats prénuptiaux américains. Les mariés connaîtraient à l'avance les conditions d'un éventuel divorce sans être « otages de procédures interminables ». Dans les couloirs du palais, l'idée est accueillie avec mépris. « Au fond, tranche une consoeur, elle est très américaine dans un monde qui ne l'est pas. »
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