Bonjour,
J'écris pour ma grand-mère une réclamation à son médecin traitant qui a provoqué la mort de mon grand-père. Je souhaite lui envoyer cette lettre de réclamation, mais je voulais savoir si elle respecte les codes afin de ne commettre aucun impair pouvant se retourner contre ma grand-mère
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Lettre recommandée avec accusé de réception
Monsieur,
En juin dernier, M. X, né le..., vous a consulté pour des douleurs rénales. Vous avez jugé bon de lui prescrire lui avez prescrit un anti-inflammatoire non stéroïdien (Voltarène) alors même que Vidal (référence médicale reconnue par la HAS depuis 200
rappelle que « tout AINS expose à un risque de détérioration de la fonction rénale, surtout lorsque ledit patient est sous diurétique ou protéinurique ».
En l'espèce, M. X était suivi depuis plusieurs années pour des problèmes cardiaques et rénaux. L'absorption d'anti-inflammatoires non stéroïdiens était totalement inappropriée, comme nous l'ont confirmé les médecins qui l'ont consulté et suivi à la clinique de Y, de son hospitalisation le 18 juin dernier jusqu'à son décès ce lundi 5 septembre, après trois mois de souffrances qui auraient pu et qui auraient dû être évitées.
Il est à souligner d'autant plus que la prise d'inhibiteurs de l'agrégation plaquettaire, en l'espèce le clopidogrel (Plavix), est incompatible avec l'absorption d'AINS.
En dehors des problèmes rénaux avec lesquels il vivait depuis des années, et pour lesquels il était insuffisamment suivi, M. X avait un rythme de vie toujours aussi bon à 81 ans, et continuait d'entretenir ardemment sa maison et son jardin. Il poursuivait ses marches quotidiennes et n'était aucunement invalide.
Suite à l'absorption des AINS que vous lui avez prescrits et qui n'ont fait qu'accentuer la dégradation de sa fonction rénale, une prise de sang a été réalisée par votre demande. Au même moment, M. X a été victime d'un infarctus. Vous nous avez appelé pour nous sommer de le transporter aux urgences, au lieu d'appeler vous-même les secours. C'est mon petit fils, Z, qui a dû se charger du transport en urgence.
A aucun moment, alors même que M. X est votre patient depuis vingt ans, vous n'avez jugé bon de prendre de ses nouvelles. Pourtant, vous avez assisté à son infarctus. Pourtant, vous êtes son médecin traitant. Pourtant, vous êtes censé suivre son état de santé puisqu'il vous avait consulté pour des douleurs rénales. Depuis la mi-juin, vous ne vous êtes jamais déplacé et n'avez pris aucune nouvelle de ce patient qui venait consulter pour un simple mal de reins, et qui s'est retrouvé avec une prescription médicamenteuse dévastatrice qui l'a conduit à faire cet infarctus.
Sur la lettre de liaison que vous avez reçue de la clinique en date du 18 juillet 2022 (date de sa fin d'hospitalisation), il vous a été signalé que l'infarctus était inférieur et « vu tardivement » avec une FE VG altérée à 40%. Vous n'êtes pas sans savoir que la prise d'AINS aggrave significativement le risque d'infarctus. La prise de ces AINS a également provoqué « une hémorragie digestive d'un ulcère qui a nécessité une sclérose et la pose de clips ». Une fibrillation auriculaire paroxystique a également été constatée, ainsi qu'une « insuffisance rénale sévère non connue, probablement ancienne, qui empêche la réalisation de toute coronarographie ».
Le 29 juin 2022, Dr Z déclare : « Insuffisance rénale dont on ne connaît pas l'ancienneté. A priori, selon le patient, ses derniers bilans étaient normaux. AINS ? (…) Insuffisance rénale qui aurait été aggravée par l'anémie et la prise d'anti-inflammatoires ».
La cardiologue pointe du doigt ici-même une dégradation rapide et brutale de la fonction rénale de M.X, provoquée par l'absorption inappropriée du Voltarène.
L'hémorragie digestive provoquée par un ulcère, ayant nécessité une sclérose et la pose de clips, a inévitablement été provoquée par l'absorption inappropriée des médicaments que vous lui aviez prescrits, et qui n'ont fait qu'aggraver la situation (comme nous l'ont oralement confirmé tous les médecins qui ont très bien suivi mon époux durant ces trois derniers mois de vie). M. X avait déjà des signes d'infarctus au moment où il vous a consulté et une insuffisance rénale sévère ; dans un cas, comme dans l'autre, l'absorption d'AINS était parfaitement contre-indiquée. Des analyses et examens approfondis auraient dû être réalisés en amont de cette prescription pour s'assurer qu'ils n'endommageraient pas une fonction rénale déjà fortement altérée.
A ces égards, plusieurs points attirent mon attention :
A aucun moment, vous n'avez donné suite à cette fiche de liaison que vous avez reçue, et nous avez contacté. Ce compte-rendu est resté lettre morte, et vous n'avez pris à aucun moment des nouvelles d'un patient que vous suiviez depuis de longues années, et qui a, de surcroît, fait un infarctus sous vos yeux, sans juger bon d'alerter les urgences, sommant la famille de prendre ses responsabilités ;
M. X vous a consulté à de nombreuses reprises pour des douleurs rénales, que vous avez à chaque fois traitées sur la forme, mais pas sur le fond. Il est pourtant de votre rôle et de votre responsabilité de comprendre les raisons de douleurs rénales chroniques d'un patient âgé qui vous consulte pour ces dernières plusieurs mois par an ;
Comment justifier la prescription d'anti-inflammatoires non stéroïdiens sur un patient qui vient, pour la ixième fois, se plaindre de problèmes rénaux sévères, alors même que ce dernier est âgé, et que les AINS dégradent la fonction rénale ? Sur quel motif ont-ils été prescrits ? Aussi, pour quelle raison n'avez-vous pas jugé bon d'alerter vous-même les secours lorsque votre patient a fait un infarctus sous vos yeux ?
Une recherche sur Google m'a permis de découvrir que d'autres patients ont fait face à de sérieux problèmes, ce qui me pousse aujourd'hui plus que jamais à vous mettre face aux responsabilités qui sont les vôtres : « Il n'est pas méchant mais n'a aucune écoute et empathie. On se demande si on parle dans le vide... Je remets également en cause ses compétences en tant que médecin... Comment peut-on ne pas traiter une infection bactérienne des sinus ? Et ne pas prendre en compte la grossesse ? J'ai dû aller voir un autre médecin plus tard car cela s'aggravait » a notamment signalé une patiente ou ex-patiente de votre cabinet.
Votre responsabilité professionnelle étant dûment engagée, je vous réclame un dédommagement à hauteur de 20 000€ pour les préjudices suivants :
1) la prescription de médicaments inappropriés ayant aggravé la fonction rénale et la fonction cardiaque de mon époux ;
2) la négligence sur l'état de santé altéré de mon époux en proie à des soucis cardiaques et rénaux non ou mal suivis depuis des années ;
3) la non-assistance de ce dernier lors de son infarctus, laissant la famille s'en dépatouiller sans alerter les urgences de l'infarctus d'un homme de 81 ans ;
4) le silence d'un médecin traitant se déchargeant totalement du suivi de son patient après la réception des éléments mettant en évidence la responsabilité des médicaments prescrits ;
Tout cela ayant conduit au décès de mon époux, M. X, le 5/09/2022.
Sans réponse favorable de votre part sous quinzaine, je ferai valoir mes droits devant l'Ordre des médecins, en mémoire de mon défunt époux, afin que justice lui soit rendue.
Pour faire valoir ce que de droit,
Merci de vos réponses