1. Actes interruptifs du délai de forclusion :
Le délai de forclusion (souvent de deux ans en matière de crédit à la consommation ou immobilier, selon l'article L. 218-2 du Code de la consommation) n’est interrompu que par :
Une reconnaissance claire et non équivoque de la dette par le débiteur.
Un acte juridique engagé par le créancier :
Une mise en demeure (écrite et formelle).
Une assignation en justice pour recouvrement de la dette.
2. Les virements mensuels au contentieux :
Vos virements mensuels peuvent poser problème, mais :
Ils ne constituent pas automatiquement une reconnaissance de dette, surtout s’ils ne sont pas accompagnés d’une correspondance explicite indiquant que vous reconnaissez le montant ou la validité de la dette.
En l’absence de reconnaissance claire et non équivoque de votre part, vos paiements peuvent ne pas interrompre le délai de forclusion.
3. Le rôle de la mise en demeure ou de l'assignation :
Si la banque n’a pas envoyé une mise en demeure formelle ou n’a pas initié une procédure judiciaire dans le délai de deux ans, alors elle perd le droit de réclamer la dette.
Sans ces actions officielles de la banque, vos virements pourraient ne pas être suffisants pour interrompre le délai de forclusion.
4. Ce que dit la jurisprudence :
Pour qu’un paiement soit considéré comme une reconnaissance de dette, il doit être fait en toute conscience et sans contrainte.
Cour de cassation, 1re civ., 27 mars 1990, n° 88-13.134 : Un paiement peut ne pas interrompre le délai si le débiteur peut démontrer qu'il n’a pas reconnu la dette de manière explicite.
5. Argumentation possible dans votre cas :
Vous pouvez soutenir que :
Vos virements ne constituaient pas une reconnaissance claire de la dette, mais étaient faits dans un contexte de pression ou d’incertitude.
La banque n’a pas envoyé de mise en demeure formelle ni engagé d’assignation avant l’expiration du délai de forclusion.
Exemple de rédaction dans votre défense :
> « Conformément aux dispositions de l’article L. 218-2 du Code de la consommation, seules des actions judiciaires ou une mise en demeure formelle de la banque peuvent interrompre le délai de forclusion. Les paiements partiels effectués à titre exceptionnel ne sauraient constituer une reconnaissance non équivoque de la dette, surtout dans un contexte de pression et de contentieux.
En l’absence d’actes interruptifs tels qu’une mise en demeure ou une assignation en justice avant la fin du délai légal, je considère que la forclusion est acquise. La banque ne peut donc plus exercer son droit de recouvrement. »
Conclusion :
Si la banque n’a pas respecté les formalités nécessaires pour interrompre le délai, alors vous êtes en droit d’invoquer la forclusion, même si vous avez effectué des paiements partiels. Vous pouvez utiliser ces arguments pour appuyer votre défense devant le tribunal.
il y a 6 jours
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