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En 2020, la France se hausse sur un triste podium en arrivant deuxième pays le plus touché par la contrefaçon après les Etats-Unis. Avec le développement d'internet et du commerce en ligne, la contrefaçon ne cesse de se renouveler et de se développer, au détriment de la sécurité des consommateurs. Les contrefaçons produites ne se limitent plus aux produits de luxe, et d'étendent à ceux du quotidien : médicaments, jouets, articles de bricolage, équipements électroniques... La contrefaçon est avant tout une tromperie qui porte un préjudice important aux titulaires des droits de propriété intellectuelle. Comme se défendre face à des tels actes de contrefaçon ?
La personne qui utilise, fabrique, imite ou importe un produit breveté sans le consentement de son propriétaire commet un acte de contrefaçon. Il peut s'agir d'un modèle, d'une marque, d'un brevet, d'un logiciel ou encore un droit d'auteur. Plusieurs éléments doivent être réunis pour que la contrefaçon soit caractérisée :
La contrefaçon peut être prouvée par tous les moyens.
Avant d'engager toute action, civile ou pénale, il est indispensable de collecter et rassembler les preuves de la contrefaçon (constat d'huissier, photos des produits de contrefaçon...). Un moyen efficace de prouver la contrefaçon est la saisie-contrefaçon, permettant de faire saisir la marchandise ou au moins des échantillons.
Saisie-contrefaçon
En vertu de l'article L. 615-1 du Code de propriété intellectuelle, toute personne ayant qualité pour agir en contrefaçon est en droit de faire procéder entour lieu et par jour huissier, en vertu d'une ordonnance rendue sur requête par la juridiction civile compétente :
Toutefois, le juge peut subordonner l'exécution de telles mesures à la constitution par le demandeur de garanties destinées à assurer l'indemnisation du défendeur si l'action en contrefaçon se révélait non fondée ou la saisie annulée.
Action en contrefaçon
L'action en contrefaçon peut être exercée par le propriétaire du brevet, ainsi que le titulaire d'une licence obligatoire ou d'une licence d'office sous certaines conditions. Cette action permet de Fare valoir ses droits de propriété intellectuelle.
L'action civile se prescrit par cinq ans à compter du jour où la victime a connu ou aurait dru connaitre le dernier fait lui permettant de l'exercer.
Elle permet d'interdire les actes de contrefaçon et de percevoir des dommages et intérêts. En effet, la contrefaçon engage la responsabilité civile de son auteur. Pour évaluer le montant des dommages et intérêts dus par le contrefacteur, divers éléments sont pris en compte, dont le manque à gagner, les pertes subies par le breveté, le préjudice moral ainsi que les gains réalisés par le contrefacteur. Le montant peur également être évalué de manière forfaitaire, sur la base de redevances qui auraient été dues par un licencié.
La procédure civile peut se cumuler avec la procédure pénale.
L'action pénale vise en premier lieu à sanctionner le contrefacteur, et subsidiairement d'indemniser les préjudices subis. L'action pénale étant longue, elle sera recommandée pour les gros volumes de contrefaçon pour les cas de contrefaçon issus de réseaux criminels. Cette action se prescrit par trois ans à compter de la connaissance de la violation des droits.
Par exemple, en matière de brevet, la contrefaçon peut être sanctionnée jusqu'à 3 ans d'emprisonnement et 300 000 euros d'amende, voire 7 ans et 750 000 euros lorsque le délit a été commis en bande organisée ou lorsque les faits portent sur des marchandises dangereuses pour la santé et sécurité de l'homme.
Au vu des conséquences néfastes des actes de contrefaçon, il est indispensable de se prémunir des contrefacteurs en protégeant vos créations et innovations (titre de propriété industrielle, enveloppe Soleau, etc.). En cas d'atteinte à vos droits de propriété industrielle ou droits d'auteur, il est recommandé de faire appel à un spécialiste pour vous accompagner dans vos démarches.
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