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L'article 324-1 du Code pénal définit le blanchiment comme " le fait de faciliter, par tout moyen, la justification mensongère de l'origine des biens ou des revenus de l'auteur d'un crime ou d'un délit ayant procuré à celui-ci un profit direct ou indirect ", ou encore " le fait d'apporter un concours à une opération de placement, de dissimulation ou de conversion du produit direct ou indirect d'un crime ou d'un délit ".
Attention, la preuve de l'intention du blanchiment d'argent peut être déduite par les juges des circonstances matérielles d'une infraction.
La prescription du blanchiment est autonome, c'est-à-dire que si l'action concernant l'infraction principale à laquelle se rattache le blanchiment est prescrite, le blanchiment peut, quant à lui, toujours faire l'objet de poursuites.
Par ailleurs du point de vue territorial, il est tout à fait possible de poursuivre le blanchiment en France même s'il a été commis à l'étranger, dans la mesure où un élément permet de le rattacher au droit français.
Conformément à l'article 324-1 du Code pénal, la personne qui se rend coupable de blanchiment d'argent s'expose à une peine de cinq and d'emprisonnement et 375 000 euros d'amende. Toutefois, l'article 324-2 du Code pénal prévoit que cette peine peut être augmentée à 10 ans et 750 000 euros en cas de blanchiment aggravé, c'est-à-dire s'il a été commis soit de façon habituelle, soit en utilisant une activité professionnelle, soit en bande organisée.
Aussi, aux termes de l'article 324-3 du Code pénal, les peines d'amende relatives au blanchiment peuvent s'élever jusqu'à la moitié de la valeur des biens ou des fonds sur lequels ont porté les opérations de blanchiment.
Au termes de l'article 324-4 du Code pénal, lorsque le crime ou le délit dont proviennent les fonds objet du blanchiment simple ou aggravé, le blanchiment est alors puni des peines attachées à cette infraction principale. De plus si cette infraction est accompagnée de circonstances aggravantes, les peines sont attachées aux seules circonstances dont l'auteur du blanchiment a eu connaissance. C'est ce que l'on appelle un emprunt de pénalité.
Dans le cas du blanchiment d'argent, il existe également un risque d'application de peines complémentaires, telles que la confiscation de tout ou partie des biens du condamné. Néanmoins, dans cette hypothèse un contrôle de proportionnalité s'applique quant à l'atteinte au droit au respect des biens et au droit au respect de la vie privée familiale.
Par ailleurs, il est possible de blanchir une fraude fiscale. Dans ce cas, lorsque l'amende à un blanchiment de fraude fiscale prend pour référence la moitié de la valeur des biens ou des fonds sur lesquels ont porté les opérations de blanchiment, doit être pris comme base de calcul de l'amende prononcée le montant des seuls droits éludés.
L'article 1741 du Code Général des Impôts (CGI) qualifie de fraude fiscale :
Toutefois, la dissimulation de sommes sujettes à l'impôt n'est une fraude fiscale que si elle excède le dixième de la somme imposable ou 153?.
La fraude fiscale est nécessairement intentionnelle.
L'article 1741 du CGI sanctionne le délit de fraude fiscale de 5 ans d'emprisonnement et de 500 000? d'amende. Toutefois, lorsque la fraude est aggravée, c'est-à-dire commise en bande organisée ou facilitée, la peine s'élève à 7 ans d'emprisonnement et 3 millions d'euros d'amende.
Aussi, l'article 1729 du CGI prévoit une majoration de peine de 40? en cas de manquement délibéré et 80% en cas d'abus de droit ou de manoeuvres frauduleuses notamment.
En sus des peines applicables en cas de fraude fiscale, des peines complémentaires facultative ou obligatoires peuvent être prononcées.
Il est également possible de prononcer la solidarité fiscale entre l'auteur et le complice avec le redevable légal.
Sur la question de la complicité, toute personne qui aide, facilité, Oud donne des ordres, pourra perte condamnée coupable de complicité de fraude fiscale. De plus, en 2004 la Cour de cassation a reconnu la complicité de fraude fiscale alors même que l'auteur de l'infraction fait l'objet d'une relaxe, faute d'intention coupable.
ATTENTION, la jurisprudence reconnaît la possibilité de cumuler les sanctions pénales et les sanctions fiscales.
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