L'admission au séjour des victimes de violences conjugales
L'admission au séjour est possible dans certains cas pour les victimes ne disposant pas d'un droit au séjour en France.
Il existe des dispositions spécifiques pour les personnes qui bénéficient d'une ordonnance de protection et pour celles dont le séjour dépend d'une vie commune avec un(e) français(e).
Titre de séjour "vie privée et familiale" :Les victimes de violences conjugales peuvent demander un titre de séjour "vie privée et familiale" en raison de leur situation particulière. La demande est généralement déposée auprès de la préfecture compétente. Il est recommandé de fournir des preuves solides des violences subies, comme des certificats médicaux, des témoignages, des ordonnances de protection, etc. La préfecture évaluera la demande en prenant en compte l'ensemble des circonstances de la situation de la victime.Si la demande est acceptée, un titre de séjour temporaire peut être délivré, permettant à la victime de rester en France.
- Ordonnance de protection (Articles L 425-6 à L 425-8 du CESED) : Si la victime obtient une ordonnance de protection, cela peut être pris en compte par les autorités lors de l'évaluation de sa situation administrative. La victime peut également utiliser l'ordonnance de protection comme preuve de sa situation pour appuyer sa demande de titre de séjour "vie privée et familiale". Aucun visa n'est exigé et la préfecture doit délivrer la carte de séjour dans les plus brefs délais.
- Rupture de vie commune en raison des violences : Si une victime quitte le domicile conjugal en raison des violences subies, cette rupture de vie commune peut être prise en compte dans l'évaluation de sa situation. Les preuves de la rupture, comme une attestation de domicile séparé ou des témoignages de tiers, peuvent être nécessaires pour appuyer la demande de titre de séjour. Les preuves des violences peuvent être apportées par tous moyens et la délivrance de la carte de séjour est gratuite dans ce cas.
- Asile pour raisons humanitaires : Dans certains cas exceptionnels, les victimes de violences conjugales peuvent demander l'asile pour des raisons humanitaires. La demande d'asile est déposée auprès de l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA) et doit être fondée sur le risque de persécutions dans le pays d'origine en raison de la situation de violence subie. Les critères d'éligibilité et la procédure pour obtenir l'asile sont spécifiques et nécessitent une évaluation approfondie par les autorités compétentes.
Le maintien du droit au séjour
Le CESEDA (Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile) ne prévoit pas particulièrement le maintien du droit au séjour des étrangers victimes de violences familiales. C'est donc au préfet d'apprécier chaque situation. Il convient alors de fournir de nombreuses preuves des violences subies et de l'insertion sociale du ressortissant étranger en France.
Pour obtenir un titre de séjour, les procédures varient en fonction des cas de figure :
- L'étranger bénéficie d'une ordonnance de protection : Le titre de séjour " vie privée et familiale " est renouvelé de plein droit à un étranger bénéficiaire d'une telle ordonnance en raison de violences conjugales (au sein du couple ou de par un ancien conjoint, partenaire de PACS ou concubin). Le titre de séjour est renouvelé pour la durée de l'ordonnance de protection. Il peut également être renouvelé après son expiration si la victime de violences a déposé plainte et si un procédure pénale est en cours.
- Le maintien du droit au séjour dépend du maintien d'une vie commune avec un conjoint, partenaire de PACS ou concubin : il n'est pas possible de retirer le titre de séjour d'un étranger conjoint de français ou entré en France par la procédure de regroupement familiale si la vie commune cesse aux motifs de violences familiales. Dans ce cas, le titre de séjour est renouvelé de plein droit mais l'étranger doit toutefois apporter la preuve des violences subies.