Comprendre et identifier les motifs du refus
Avant d'envisager un recours contre l'administration, il est essentiel de bien comprendre les raisons du refus lorsqu'une décision explicite vous a été notifiée. En principe, la décision de rejet doit être motivée et expliquer pourquoi les conditions du regroupement familial n'ont pas été respectées. Les motifs de refus les plus fréquents sont notamment :
- Le non-respect des conditions de logement (taille insuffisante du logement, non-conformité, insalubrité),
- Des ressources jugées insuffisantes pour subvenir aux besoins de la famille,
- Des doutes sur la sincérité du mariage ou la filiation des enfants,
- Le non-respect des conditions de séjour du demandeur.
Le préfet dispose d'un délai de six mois pour délivrer l'autorisation d'entrer en France dans le cadre du regroupement familial à compter du dépôt, par l'étranger, du dossier complet de sa demande. L'absence de décision dans ce délai vaut décision implicite de rejet de la demande de regroupement familial.
Vous disposez dans les deux cas de plusieurs voies de recours.
Le recours administratif préalable
Le recours gracieux : Il est possible d'effectuer un recours gracieux auprès de l'autorité ayant pris la décision, en l'occurrence le préfet de département. Ce recours vise à demander un réexamen de votre dossier. Il doit en principe être introduit dans un délai de deux mois suivant la notification du refus ou la naissance de la décision implicite de rejet.
Le recours hiérarchique : Il est également envisageable d'effectuer un recours hiérarchique auprès du ministre de l'Intérieur, en sollicitant une révision de la décision prise par l'autorité préfectorale.
En cas de rejet explicite ou implicite (en raison du silence gardé pendant plus de deux mois par l'administration) de votre recours administratif préalable, une procédure contentieuse peut être engagée.
Bon à savoir : le recours administratif préalable étant facultatif, il est possible d'exercer directement un recours contentieux.
Le recours contentieux devant le Tribunal administratif
En cas de décision explicite ou implicite de rejet de l'administration, l'étranger peut former un recours administratif préalable (voir ci-dessus) et engager ensuite, en cas de rejet, ou bien même directement sans faire de recours préalable, une procédure contentieuse devant le Tribunal administratif territorialement compétent dans le délai de deux mois.
Le Tribunal administratif peut soit :
- Annuler la décision de refus s'il estime que celle-ci est entachée d'illégalité,
- Confirmer le refus s'il juge que les conditions du regroupement familial n'ont effectivement pas été respectées.
En cas de jugement favorable et d'annulation de la décision, le préfet devra procéder au réexamen du dossier de regroupement familial dans un délai déterminé.
Conclusion
Le refus de regroupement familial n'est pas définitif et plusieurs recours existent pour contester cette décision. Toutefois, chaque recours doit être préparé avec soin et être accompagné de preuves ou d'arguments supplémentaires. La complexité des démarches, notamment lors de la procédure contentieuse devant le Tribunal administratif, doit vous inciter à consulter un avocat exerçant en droit des étrangers afin de maximiser vos chances de succès.