Fermer X
Se connecter
Mot de passe oublié
Vous êtes avocats ?
Inscrivez-vous gratuitement
10 mises en relation offertes
Créer mon compte avocat
Fiche pratique rédigée par Maître Edouard BERTHIER
Maître BERTHIER

Micro-entrepreneur et création de société à l'étranger : prudence!

Fiscal / Généralité sur la vérification des entreprises / Par Maître BERTHIER, Avocat, Publié le 10/10/2024 à 09h31
101
partages

Très régulièrement, nous voyons des micro-entrepreneurs s'interroger sur l'opportunité de créer une société à l'étranger, tout particulièrement lorsque l'activité présente un caractère immatériel (ex. services IT, trading de cryptomonnaies, etc.). Le profil correspond souvent au cas d'un micro-entrepreneur dont l'activité commence à se développer, et qui s'interroge sur l'opportunité de déclarer pour l'avenir son résultat dans un autre Etat, généralement à plus faible fiscalité. En réalité, la prudence est de mise.

Trouvez votre avocat droit fiscal
Premier rendez-vous gratuit

Le principe de l'imposition dans l'Etat où se situe l'activité économique réelle

Il n'y a pas d'interdiction de créer une société à l'étranger.

Lorsqu'il y a un projet d'implantation réelle dans le pays, c'est même souvent recommandé, notamment lorsque la création d'une succursale est irréaliste ou inopportune.

En ce cas, les bénéfices de l'exploitation situés à l'étranger seront soumis aux règles fiscales du pays concerné, fût-il à plus faible fiscalité. Ces bénéfices ne sont substantiellement pas imposables une deuxième fois en France, ou alors ils ne sont soumis qu'à un frottement fiscal limité. Le système fiscal est, en effet, conçu pour éliminer la double imposition.

Faut-il encore qu'il y ait une exploitation réelle à l'étranger. C'est souvent là que le microentrepreneur qui envisage de créer une société étrangère est en difficulté, notamment pour justifier de l'existence d'une entreprise réelle physiquement située dans l'Etat concerné et dotée de moyens d'exploitations suffisants (notamment en équipement, locaux et ressources humaines).

Le seul fait de recourir aux services d'un prestataire de type "corporate service provider" risque d'être considéré comme insuffisant.

S'il apparaît qu'un contribuable résident en France s'est livré à la création d'une structure étrangère sans réelle substance économique, et aux seuls fins de délocaliser du résultat imposable hors de France, les conséquences fiscales peuvent au final s'avérer très lourdes pour l'intéressé.

Les risques encourus

A titre liminaire, s'il s'avère que les revenus de la structure étrangère correspondent en réalité à des services rendus par le contribuable résident en France, alors l'administration fiscale est en droit de réintégrer directement ces revenus de la structure étrangère au niveau du contribuable résident en France.

Le plus souvent, il en est aussi de même si l'actif de la société étrangère est principalement de valeurs mobilières, de créances, de dépôts ou de comptes courants, et qu'elle est soumise à un régime fiscal privilégié.

Du reste, et lorsqu'il s'avère que la structure a une substance insuffisante dans le pays étranger, ou bien qu'elle est gérée depuis la France, alors l'administration fiscale pourrait tout simplement requalifier la nationalité de la société ou considérer que celle-ci a un établissement stable en France.

Les conséquences fiscales peuvent être très lourdes (liste non exhaustive) :

  • Rappels d'impôts sur les sociétés et contributions assimilées sur le résultat de la structure étrangère
  • Délai de prescription de 10 ans
  • Intérêts de retard
  • Pénalité de 80% pour activité occulte
  • Le plus souvent, ces résultats auront déjà été déclarés et taxés par ailleurs dans l'Etat étranger, où il sera très difficile d'obtenir un dégrèvement correspondant
  • Si le contribuable ne parvient pas à justifier que les bénéfices sont demeurés réinvestis dans la structure étrangère, il peut faire l'objet d'un second redressement fiscal à son niveau personnel
  • Les poursuites pénales sont probables dans les cas avérés où l'impôt de source française a été éludé, avec des sanctions pénales pouvant aller jusqu'à 1000% de l'impôt éludé et 7 ans de prison

Dans les cas où la structure étrangère déploie une activité réelle sur son territoire, la structure doit pour autant respecter la règlementation en matière de prix de transfert. Ainsi, lorsqu'un contribuable délocalise réellement une activité rentable précédemment exercée en France, l'administration française peut rechercher si la structure étrangère aurait du verser une indemnité à l'entreprise française précédente. Les transferts "à la sauvage" ne sont pas permis.

Dans certains cas, lorsque le montage est jugé abusif mais sans pour autant tomber sous le coup d'un dispositif spécifique, l'administration fiscale peut aussi s'interroger sur l'opportunité de mettre en oeuvre la procédure de répression des abus de droit pour écarter l'interposition de la structure étrangère, et en tirer les conséquences fiscales en France.

Consulter au besoin

Les entrepreneurs ayant des projets réels d'implantation à l'étranger ont tout intérêt à consulter auprès de fiscalistes français et locaux avant mise en oeuvre, et de s'assurer que la structure qu'ils mettent en place est appropriée fiscalement.

Dans ces situations, le chef d'entreprise a souvent intérêt à engager des honoraires de consultation à titre préventif, plutôt d'engager directement des étapes de mises en oeuvre et faire ensuite l'objet d'un redressement fiscal significatif, avec des conséquences potentiellement dramatiques pour le chef d'entreprise.

Fiche pratique rédigée par Maître Edouard BERTHIER
Maître BERTHIER
Une question en droit fiscal ?
Nos avocats vous répondent gratuitement
83%de réponse
Aller plus loin
Les prix de transfert désignent le prix appliqué à des transactions réalisées entre des entreprises appartenant à un même groupe et implantées dans des etats différents. ces...
Pour créer une entreprise, l’entrepreneur doit choisir le statut juridique adapté à sa future activité. le choix du statut juridique va ensuite déterminer les...
J'aimerai savoir comment créer une société (statut juridique) à l'étranger pour faire du e-commerce ou autre. par exemple aux etats unis dans certains...
Continuer sans accepter
Votre choix concernant les cookies
Nous utilisons des cookies pour optimiser les fonctionnalités du site et vous offrir la meilleure expérience possible.
Réglage personnalisé
Accepter
Nécessaire
Les cookies nécessaires contribuent à rendre un site web utilisable en activant des fonctions de base comme la navigation de page et l'accès aux zones sécurisées du site web. Le site web ne peut pas fonctionner correctement sans ces cookies.
Marketing
Les cookies marketing sont utilisés pour effectuer le suivi des visiteurs au travers des sites web. Le but est d'afficher des publicités qui sont pertinentes et intéressantes pour l'utilisateur individuel et donc plus précieuses pour les éditeurs et annonceurs tiers.
Liste des cookies marketing utilisés :
En savoir plusGoogle Analytics
_gat* | __utm* | _ga* | _gid
Avec Google Analytics, nous mesurons comment vous utilisez nos sites, comment vous avez trouvé notre site et si vous rencontrez des erreurs. Nous utilisons ces données pour améliorer notre site.
Maximum 12 mois
En savoir plusGoogle Tag Manager
_dc_gtm_UA* | _gcl*_sc*
Avec Google Tag Manager, nous pouvons placer et gérer d'autres cookies sur le site web.
Maximum 12 mois
En savoir plusGoogle Ads
_dc_gtm_UA* | _gcl*_sc*
Ces cookies gardent la trace des pages que vous consultez. Cela nous permet de vous montrer des annonces pertinentes sur Google et ses partenaires et de mesurer l'efficacité de nos campagnes.
Maximum 3 mois
MSCC | MUID | MUIDB | SRCHD | SRCHHPGUSR | SRCHUID | SRCHUSR | _uetsid
Ces cookies gardent la trace des pages que vous consultez. Cela nous permet de vous montrer des annonces pertinentes sur Bing et ses partenaires et de mesurer l'efficacité de nos campagnes.
Maximum 3 mois
_fbp* | _fbc*
Ces cookies permettent d’afficher des annonces publicitaires personnalisées (ciblage et reciblage publicitaire), mesurer l’efficacité de nos campagnes Facebook et analyser le fonctionnement du site.
Maximum 3 mois
Paramétrer les cookies
Enregistrer