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Comment déclarer votre changement de situation ?
Tous les changements de situation se déclarent par l'envoi du formulaire CERFA n°1275302.
Bien que cela ne soit pas expressément mentionné dans ce formulaire, il est impératif d'envoyer ce formulaire en courrier recommandé avec accusé de réception et préserver la preuve du bordereau d'envoi.
En effet, dans l'hypothèse d'un contentieux futur, seule la preuve de l'envoi en recommandé fera foi.
Vous pouvez également indiquer, en référence du bordereau d'envoi, la mention : changement de situation. Cette mention garantira la preuve que le courrier adressé avait effectivement pour objet d'informer l'administration de votre changement de situation.
Ce courrier doit être accompagné de tous les justificatifs en lien avec le changement de situation déclaré (exemple : acte de mariage, acte de décès, copie intégrale de l'acte de naissance de l'enfant, décision de licenciement, nouveau contrat de travail, bail, justificatif de domicile récent en cas de changement d'adresse).
Cette information à destination de la préfecture doit être réalisée sans délai.
En outre, le formulaire doit être envoyé en double exemplaire.
Aussi, dans l'hypothèse où ce changement de situation intervient avant l'entretien d'assimilation qui se tient dans les locaux de la préfecture territorialement compétente, il est opportun de vous assurer que ce changement de situation a bien été pris en compte et de remettre un nouvel exemplaire du formulaire dûment rempli à l'agent en charge de votre entretien.
Quelles conséquences en cas d'absence de déclaration de changement de situation ?
Le défaut d'information d'un changement intervenu dans votre situation familiale ou professionnelle peut entraîner un retrait de votre nationalité française. Ces décisions ne sont pas exceptionnelles.
Le Ministre de l'Intérieur dispose d'un délai de deux ans à compter de votre naturalisation ou à compter de la connaissance de l'absence de déclaration de votre changement de situation auprès de la préfecture compétente, pour édicter un décret portant report du décret vous octroyant la nationalité par naturalisation (article 27-2 du Code civil).
Exemple : M. X a été naturalisé en le 1er janvier 2020. Le Ministre dispose de deux ans à compter de cette date pour procéder au retrait de la nationalité. Néanmoins, s'il démontre n'avoir été informé que le 1er janvier 2023 que M.X n'a pas déclaré un changement dans sa situation ayant eu lieu avant la décision de naturalisation, ce délai de deux ans court à compter du 1er janvier 2023 et non du 1er janvier 2020.
Le retrait de nationalité intervient après une procédure contradictoire qui se déroule en deux temps.
Dans un premier temps, le Ministre de l'Intérieur vous notifie par courrier sa volonté de retirer la nationalité française qui vous a été octroyée. Ce courrier mentionne les motifs pour lesquels ce retrait est envisagé. En pratique, il est indiqué que vous n'avez pas satisfait à l'obligation de déclaration de tout changement de situation intervenu avant la décision de naturalisation et, que ce changement de situation aurait conduit à une appréciation différente de votre demande (conditions de ressources non suffisantes, absence d'attaches familiales en France, présence des attaches familiales à l'étranger, absence de résidence effective sur le territoire ...)
Ce courrier indique également qu'il vous est possible de formuler vos observations.
Après réception de vos observations, le Ministre de l'Intérieur peut confirmer sa volonté de vous retirer la nationalité française ou mettre fin à la procédure auquel cas vous continuez d'être français.
Dans un second temps, si le Ministre de l'Intérieur décide de retirer votre nationalité française, il saisi le Conseil d'Etat pour avis.
Le Conseil d'Etat peut émettre un avis favorable ou défavorable quant à la proposition du Ministre de l'Intérieur. Cet avis n'est pas contraignant.
Enfin, le Ministre de l'Intérieur édicte un décret rapportant le décret de naturalisation.
Que faire ?
Ce décret portant retrait de la nationalité française est susceptible de recours.
Le recours doit être formé dans un délai de deux mois à compter de la réception du courrier vous informant du décret reportant votre nationalité française.
Le Conseil d'Etat est la seule juridiction compétente pour connaître de ce litige.
En outre, il est possible d'effectuer un recours administratif gracieux auprès du Ministre de l'Intérieur.
Si le recours administratif est exercé dans le délai de deux mois, le délai de recours contentieux devant le Conseil d'Etat est prorogé.
En l'absence de réponse du Ministre de l'Intérieur dans un même délai de deux mois à compter de l'exercice du recours administratif gracieux, la demande doit être regardée comme ayant été rejetée.
Le décret peut donc être contesté dans un second temps devant le Conseil d'Etat dans un délai de deux mois à compter de la décision de rejet implicite.
Aussi, la préfecture du lieu de votre résidence est également informée du retrait de votre nationalité française et enjoint, de ce fait, à la personne concernée, une demande de restitution des documents d'état civil français.
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