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Qu'est-ce-que la procédure d'injonction de payer ?
Le recouvrement d'une créance peut notamment être demandé suivant
la procédure d'injonction de payer lorsque la créance a une cause contractuelle
(crédit à la consommation, contrat de fourniture de biens ou de services,
bail...) ou résulte d'une obligation de caractère statutaire (cotisations aux
caisses de retraites ou aux ordres professionnelles...) et s'élève à un montant
déterminé.
Peuvent être alors sollicités, outre la créance en principal, les
éventuelles pénalités de retard ou encore les indemnités dues en application
d'une clause pénale.
La procédure d'injonction de
payer est rapide, peu onéreuse et permet au créancier d'obtenir un titre
exécutoire pour contraindre le débiteur à exécuter ses engagements.
En fonction de la nature et du
montant du litige, cette procédure peut être portée devant le tribunal d'instance (créances civiles d'un montant
inférieur ou égal à 10.000 euros ou créances relevant de sa compétence exclusive), la juridiction de proximité (créances
d'un montant inférieur ou égal à 4.000 euros)
ou devant le président du tribunal de grande instance (créances d'un
montant supérieur à 10.000 euros) ou du tribunal
de commerce (créances de nature commerciale quel que soit leur montant).
c'est-à-dire que le débiteur n'est pas appelé à la procédure : par le
dépôt d'une simple requête auprès du Tribunal, le créancier sollicite la
délivrance d'une ordonnance d'injonction de payer.
Le Tribunal fera droit à la
demande lorsque la créance lui apparaîtra fondée en son principe et en son
montant et rendra alors une ordonnance d'injonction de payer.
L'ordonnance d'injonction de
payer, accompagnée de la requête initiale, doit ensuite être signifiée à l'initiative du créancier dans un délai de six mois par un
huissier de justice.
Passé ce délai, l'ordonnance est non-avenue.
A peine de nullité, l'acte de signification de
l'ordonnance portant injonction de payer contient, outre les mentions
prescrites pour les actes d'huissier de justice, sommation d'avoir :
- soit à payer au créancier le montant de la somme fixée par
l'ordonnance ainsi que les intérêts et frais de greffe dont le montant est
précisé ;
- soit, si le débiteur a à faire valoir des moyens de défense, à
former opposition, celle-ci ayant pour effet de saisir le tribunal de la
demande initiale du créancier et de l'ensemble du litige.
Sous la même sanction, l'acte de signification :
- indique le délai dans lequel l'opposition doit être formée, le
tribunal devant lequel elle doit être portée et les formes selon lesquelles
elle doit être faite ;
- avertit le débiteur qu'il peut prendre connaissance au greffe
des documents produits par le créancier et qu'à défaut d'opposition dans le
délai indiqué il ne pourra plus exercer aucun recours et pourra être contraint
par toutes voies de droit de payer les sommes réclamées.
L'ordonnance d'injonction de
payer constitue un titre exécutoire c'est-à-dire un titre sur la base duquel
peuvent être pratiquées des mesures d'exécution forcée.
Toutefois, lorsqu'elle est
rendue, l'ordonnance d'injonction de payer n'est pas définitive et peut être
contestée.
Le débiteur a alors la possibilité de former opposition à l'ordonnance.
La faculté de former opposition est encadrée par des délais très
strictes :
Lorsque la signification de l'ordonnance est faite à personne,
c'est-à-dire lorsque l'acte de signification de l'ordonnance par
l'huissier de justice a été directement portée à la connaissance du débiteur, l'opposition
est formée dans le mois qui suit la
signification de l'ordonnance.
Si la signification n'a pas été faite à personne, l'opposition est
recevable jusqu'à l'expiration du délai d'un mois suivant la première mesure
d'exécution ayant pour effet de rendre indisponibles en tout ou partie les
biens du débiteur.
Ainsi, si sur la base de l'ordonnance a été pratiquée une mesure
d'exécution forcée, par exemple une saisie attribution des comptes bancaires,
une saisie attribution de biens meubles ou encore une saisie des rémunérations,
le délai commencera à courir à compter de la dénonciation de cette mesure au
débiteur, y compris si la dénonce ne lui a pas été signifiée à personne.
Le débiteur disposera alors d'un délai d'un mois pour former
opposition.
Passé ce délai, l'opposition est irrecevable et l'ordonnance
devient un titre exécutoire définitif,
qu'il n'est donc plus possible de contester.
En l'absence d'opposition dans le
mois qui suit la signification de l'ordonnance portant injonction de payer,
quelles que soient les modalités de la signification, ou en cas de désistement du
débiteur qui a formé opposition, le
créancier doit demander l'apposition sur l'ordonnance de la formule exécutoire.
La demande tendant à l'apposition de la formule exécutoire est formée au
greffe du Tribunal qui a rendu l'Ordonnance, soit par déclaration, soit par
lettre simple.
Cette demande doit être présentée
dans le délai d'un mois suivant l'expiration du délai d'opposition.
Passé ce délai, l'ordonnance
est non avenue.
Le débiteur doit former
opposition auprès du greffe du tribunal qui a rendu l'ordonnance soit par
déclaration établie sur place contre recépissé,
soit par lettre recommandée.
Le greffier convoque alors
l'ensemble des parties à une audience devant le tribunal.
L'opposition formée par le
débiteur ayant pour effet d'anéantir
l'ordonnance, le créancier est alors à nouveau contraint de démontrer le
caractère bien-fondé de sa créance auprès du tribunal et, cette fois-ci, en
présence du débiteur qui pourra en discuter.
Le débat est alors contradictoire.
Afin de respecter le principe du
contradictoire, préalablement à
l'audience, le créancier doit adresser tous les éléments dont il entend
faire état auprès du tribunal (pièces, observations et conclusions éventuelles
s'il est assisté d'un avocat) au débiteur, qui devra faire de même s'il entend
y répondre.
Le jugement du tribunal se
substitue à l'ordonnance portant injonction de payer.
Le jugement est susceptible
d'appel, à condition qu'il porte sur une créance supérieure à 4.000 euros.
Les principaux arguments à faire
valoir pour contester une ordonnance d'injonction de payer sont
multiples :
- non-respect des délais par le créancier : forclusion de l'action,
prescription du titre, caducité de l'ordonnance ;
- absence de qualité à agir du
créancier (cas des cessions de créances : lorsque le
créancier poursuivant n'est pas le créancier originel) ;
- irrégularité de l'acte de signification de l'ordonnance de l'huissier de
justice ;
- irrégularités du contrat et caractère mal fondé de la créance :
mentions obligatoires du contrat absentes,
non-respect de la faculté ou du
délai de rétractation,
nullité de la clause de stipulation
d'intérêts,
caractère excessif de la clause
pénale,
inexistence de la notice
d'assurance,
absence de déchéance du terme ou
de mise en demeure préalable,
prescription des intérêts........
Il est enfin possible de solliciter des délais de paiement en faisant
valoir sa bonne foi et en présentant sa situation financière et familiale.
Je me tiens à votre disposition pour toute demande
d'information complémentaire.
Alice Flore COINTET - Avocat à la Cour
2 rue Villaret de Joyeuse- 75017 PARIS
Tel : 06.43.70.13.40
Email :alicecointet@gmail.com
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