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Une prestation compensatoire peut être versée par l'un des ex-époux à l'autre, quel que soit le cas de divorce ou la répartition des torts.
Depuis la réforme de 2004, même le conjoint fautif dont le divorce a été prononcé aux torts exclusif peut réclamer une prestation compensatoire. La seule limite s'opposant à cet octroi éventuel est le fait que le juge peut décider de refuser le bénéfice d’une prestation compensatoire. En effet, dans le cas où le conjoint aura eu un comportement répréhensible, il paraîtrait injuste de lui faire bénéficier d’une prestation compensatoire. Le juge appréciera alors l’opportunité d’attribuer une prestation compensatoire ou d’en réduire le montant au conjoint fautif.
Elle vise à compenser la baisse de niveau de vie consécutive à un divorce et est donc destinée au seul conjoint. Elle se distingue donc de la pension alimentaire qui, elle, est un subside versé à une personne envers laquelle on est tenu d'une obligation de secours (enfants, parents).
Cette compensation n'est que temporaire alors que l'obligation de secours entre époux est due tant que le mariage est maintenu.
La prestation compensatoire a un caractère forfaitaire et prend la forme d'un versement en capital ou à titre exceptionnel, d'une rente viagère. Le versement peut, également, être mixte.
Le versement d'un capital est la règle générale. A défaut d'accord, le juge décide des conditions de versement de la prestation en capital qui peuvent être les suivantes :
- le versement d'une somme d'argent.
- l'attribution de biens en propriété ou d'un droit temporaire ou viager d'usage, d'habitation ou d'usufruit. Le débiteur doit donner son accord pour l'attribution en propriété des biens qu'il a reçus par succession ou donation.
Les réductions d'impôt
Elle est égale à 25 % des sommes versées, dans la limite de 30 500 € pour l'ensemble de la période de 12 mois après le jugement, soit une réduction d'impôt maximale de 7 625 €.
Si les versements s'étalent sur deux ans (2016 et 2017 par exemple), la réduction d'impôt est répartie sur deux ans, au prorata des versements. Dans cette situation, la base de calcul de la réduction d'impôt de la première année s'obtient en multipliant le plafond global de 30 500 € par le rapport entre les versements effectués la première année (ligne 7WN sur la déclaration) et le total des versements prévus (ligne 7WO).
Les sommes déductibles
Est déductible du revenu global, la prestation compensatoire versée sous forme de capital de manière échelonnée sur une période supérieure à 12 mois après le jugement.
À la suite d'un jugement prononcé en 2009, une prestation compensatoire de 36 000 € est versée en 12 mensualités de 3 000 € de novembre 2009 à octobre 2010, soit 6 000 € versés en 2009 et 30 000 € versés en 2010.
Dans la déclaration des revenus de 2009, le contribuable a indiqué : ligne WN : 6 000 € et ligne WO : 36 000 €.
Pour l'année 2009, la réduction d'impôt a été calculée sur la base suivante :
30 500 € × [6 000 € / 36 000 €] = 5 083 €
Elle était égale à 5 083 € × 25 % = 1 271 €.
L'avis d'impôt sur le revenu de 2009 indique un montant à reporter sur la déclaration des revenus de 2010 de 25 417 €
(30 500 € - 5 083 € = 25 417 €).
Au titre de l'année 2010, il faut indiquer sur la déclaration, ligne 7WP : 25 417 €.
La réduction d'impôt est égale à : 25 417 € × 25 % = 6 354 €.
La prestation peut exceptionnellement prendre la forme d'une rente à vie, si la situation du bénéficiaire (âge ou état de santé) ne lui permet pas de subvenir à ses besoins.
Les réductions d'impôt
Selon l'article 199 octodecies-II du Code général des impôts, le débiteur de la prestation compensatoire ne peut pas bénéficier de la réduction d'impôt sur le revenu lorsque la prestation est pour partie servie sous forme de rente.
Les sommes déductibles
La rente est fiscalement assimilée à une pension alimentaire. Elle est donc déductible du revenu imposable pour l'époux débiteur à hauteur du montant fixé par le juge ou par la convention des époux, mais toujours dans la limite des versements effectifs.
Quelles sont les démarches que doit accomplir le bénéficiaire de la prestation compensatoire?
Les prestations compensatoires en capital dont les versements s'échelonnent sur une période supérieure à 12 mois et les prestations versées sous forme de rente sont imposables au nom du bénéficiaire.
Lorsque les versements s'étalent sur une période inférieure à 12 mois, ces derniers ne sont pas imposables à l'impôt sur le revenu, mais des droits d'enregistrement sont dus.
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