Merci, vous avez répondu à ma question.
Seulement l avocat de la défense se sert du fait que j'aille " mieux " malgré le stress post traumatique important, pour minimiser voir nier les préjudices..
Et pour mon conseil, elle m a toujours dit quil " fallait aller mal" pour être considéré comme victime par la cours.
Cest très difficile.
Je vous remercie pour votre réponse rassurante.
il y a 3 ans
Chère Madame,
Certaines gens ont horreur que les victimes soient heureuses.
Et pourtant, il s'agit de résilience.
Il faut leur expliquer que vous auriez été encore plus heureuse si vous n'aviez pas été violée.
La position de l'avocat de la défense sur ce point est détestable. Il cherche à minimiser votre préjudice. Mais ce préjudice n'est pas établi par la Cour d'Assises. Il l'est uniquement par l'expert judiciaire qui a évalué le ressenti physiologique et psychique que vous avez subi.
Et que vous subissez encore.
Personnellement je m'interdit toujours de contester le préjudice moral ou psychique d'une victime lorsque j'interviens en défense. Autant le préjudice corporel repose sur des bases objectives et une expertise médicale, autant le préjudice moral relève du vécu de l'agression.
Soit l'agression est reconnue par la Cour, et le préjudice sera évalué. Soit l'agression n'est pas reconnue et le préjudice n'existe pas.
Le fait d'être "heureuse" (c'est à dire avoir une vie de couple et un enfant en gestation) n'interdit pas votre état de victime ni un préjudice indemnitaire.
Bien au contraire: Un psychiatre pourra mettre en évidence le fait que votre état est induit par votre grossesse, par dégagement hormonal d'endorphines, qui anesthésient votre souffrance psychique initiale.
Et le même psychiatre pourra indiquer que vous risquez de subir un syndrome de stress post traumatique et que vous n'êtes probablement pas encore consolidée de ce préjudice.
il s'agit d'une philosophie juridique différente. Ce n'est pas votre avocat qui vous dicte votre souffrance ou votre préjudice. C'est plutôt l'inverse...
Si les faits sont avérés (viol) alors votre ex sera condamné, et vous serez reconnue en tant que victime.
Dans cette circonstance c'est à vous et à votre avocat de préparer la démarche indemnitaire, et d'apporter la preuve de votre préjudice.
Qu'il soit de 1 € symbolique, ou de 300.000 € de préjudice moral, vous avez nécessairement subi un quadruple préjudice
- corporel (la violence induite par le viol, les violences)
- psychique (les conséquences de la contrainte et l'inquiétude liée au harcèlement)
- économique (le nombre de jours d'arrêt de travail induits par votre situation)
- moral
A vous de reprendre votre vie en mains. Une victime pleurante n'obtient pas toujours plus qu'une victime heureuse. Ce qui compte, c'est la présentation qui en est faite par votre avocat aux assises.
Vous pouvez me contacter en privé pour plus de détails.
Cordialement
il y a 3 ans