Bonjour,
Je vais rendre ma déclaration de la situation détaillée, je souligne que ceci est ma version des faits et que je ne connais pas l'identité des agresseurs.
Avant de commencer, je vous remercie pour votre lecture et pour vos futurs retours.
J'ai 28 ans, je suis un homme, je travaille comme infirmier intérimaire depuis 2 ans. J'habite seul dans un petit appartement d’un immeuble contenant 3 logements et je suis situé au dernier étage. Mon domicile est situé proche du centre-ville d'une petit commune, qui elle-même est proche de Tours.
Ce jour-là je venais de sortir de chez moi à 13h15 pour rejoindre ma voiture stationnée sur un parking plus loin, afin de me rendre au travail (un centre de réadaptation et de rééducation neuro-orthopédique) pour être en service à 13h45.
La sortie de mon domicile donne sur une ruelle, qui de par sa largeur ne peut laisser de place que pour une seule voiture, il y a rarement de la circulation. Cela peut arriver que des riverains y stationnement temporairement pour déposer brièvement des affaires à leur domicile.
Je traverse donc cette ruelle à pied, avec un sac en bandoulière qui contient mes tenus de soin et certains outils de travail, ainsi qu'à la main un petit sac contenant mon repas du soir. Je me suis positionné à gauche proche du mur lors de ce déplacement. La ruelle ne possède qu'un seul sens de circulation, celui que j'emprunte.
Cette ruelle mène à une petite place sans commerce, les véhicules peuvent y circuler et y stationner avec un accord de la mairie. Cette petite place perpendiculaire à la ruelle, possède aussi un sens de circulation, qui va de la gauche vers la droite par rapport à la sortie de la ruelle. A sa sortie à droite, il y a immédiatement un feu tricolore qui mène à la route principale, très empruntée et qui traverse entièrement la commune.
J'arrive presque à la sortie de la ruelle (environ 2m), toujours en me tenant à gauche de la route. C'est alors que surgit une personne conduisant une moto 50cc de style cross rouge, blanche et noir. Il arrive de la route principale, a donc pris le feu tricolore à contresens et immédiatement tourné à sa gauche pour s'engager dans la ruelle, se positionne sur sa droite en face de moi. Or à son arrivée, ne l'ayant vu qu'au dernier moment, j'ai eu juste de temps de me plaquer contre le mur à ma gauche afin de l'éviter, lui n'a pas ralenti ni même modifié sa trajectoire. Durant ce laps de temps il roulait la visière de son casque ouverte, j'ai pu brièvement apercevoir une partie de son visage où il m'a donné l'impression qui était en train de rire. Ce qui m'est confirmé par le fait qu'au même moment, je l'ai clairement entendu rire. Au regard de sa conduite qui aurait pu causer un accident et au fait qu'il semble s'amuser de la situation, je perds rapidement mon sang-froid, la colère prend le dessus et je me tourne vers lui qui m'avait dépassé. Je monte très vite le ton en lui disant : " Fais gaffe abrutie, tu as failli me rentrer dedans, tu ne t'es même pas décalé, fait gaffe quand tu conduits".
Il s'arrête 3 mètres plus loin, pose sa moto sur la béquille et s'approche dans ma direction, puis il se colle à quelques centimètres de moi de manière provocante. Il est plus grand que moi mais plus mince, il semble avoir 20-25ans, il porte un manteau noir avec des manches rouges, il n'a pas enlevé son casque et sa visière est relevée. Il monte le ton à son tour et me dit : Ça va tu vas te calmer, vous les Français vous faite des scandales pour rien, alors tu vas te détendre ou je vais te niquer ta mère ! T'habites où ? Toi tu vas faire quoi ? Il avance petit à petit vers moi en faisant de petit à-coup avec sa tête. La visière est proche de mon visage et je suis à un centimètre d’en recevoir un coup. Il répète plusieurs fois d'un ton devenu plus agressif : "Tu vas faire quoi ?". Je recule alors pour ne pas lui tourner le dos de peur de me prendre un coup, mais lui maintient le peu de distance en se rapprochant et en continuant les à-coups. Etant excédé par ses provocations, par le fait qu'il ne montre aucun remords quant à la dangerosité de sa conduite et l'absence totale d'excuse, brusquement je relève sa visière qui se désadapte de son casque et tombe au sol. Profitant de l'effet de surprise, je peux enfin mettre de la distance et lui recule jusqu'à sa moto. Il semble très énervé, et il insiste en répétant plusieurs fois "T'habites où ? Tu vas voir toi ! t'habites où ?". Il ne m'a pas vu sortir de mon domicile mais au regard de son instance sur ce point, j’imagine qu’il veut cette information pour de futurs représailles. Je refuse donc de répondre jusqu'à que je sois agacé par sa persistance et lui sort vulgairement "J'habite dans le cul de ta mère". Je prends la visière de son casque qui était à mes pieds, et la lance à côté de lui en lui disant "et ramasse ta merde".
Pour moi la conversation est terminée et étant pressé par le temps, je pars donc vers la gauche en sortant de la ruelle, en direction du parking pour récupérer ma voiture et aller au travail. Je me retourne parfois pour l’observer ou voir s’il me suit. Je suis presque sorti de la place. Je le vois donc au niveau du feu stop de la place, face à la rue où traverse la route principale, je le vois de dos, son téléphone porté à son oreille et semblant faire signe à quelqu’un de venir.
Je continue un peu plus pressement mon chemin quand je le vois me rattraper au loin mais cette fois-ci avec une autre personne plus petite mais avec plus de carrure, habillé d'un pull blanc. La première personne avec qui j'ai eu l'altercation, a toujours son téléphone en main mais cette fois-ci tourné dans ma direction, je pense qu’il est en train de me filmer avec. J'émets alors plusieurs suppositions : m'ayant vu avec des sacs, peut-être ont-ils compris que je me dirige vers ma voiture pour me rendre au travail. Et donc qu’ils veulent prendre ma plaque d’immatriculation, vu que je n’ai pas cédé à lui laisser l’adresse de mon domicile, probablement pour de future représailles. Mais dans le pire des cas et ce qui me paraissait le plus probable, qu'ils veulent me coincer pour me passer à tabac me dépassant maintenant en nombre. Je change donc d'itinéraire pour ne pas m'approcher de ma voiture et cherche à me mettre en sécurité. Je décide de me diriger alors vers le commissariat de police situé près de la mairie dans le centre-ville afin de demander de l'aide. Même si on est lundi et que la plupart des magasins sont fermés, c'est une zone fréquentée et j'ai supposé que la présence de témoins pourrait les dissuader. Semblant avoir compris ma démarche, les deux individus pressent le pas, je traverse la place de la mairie puis je me place à l'entrée du commissariat de police qui semble fermé. Je tambourine la porte d'entrée en espérant qu'il y ait un officier de police présent de garde qui viendrait à mon secours. Mais personne ne se présente à l'instant. Les deux individus me coincent alors sur la porte d'entrée du commissariat de police, le plus grand m'attrape mon bras gauche avec sa main droite ainsi que mon cou avec sa main gauche, avec force afin de m'immobiliser. "Il me dit, ça y est maintenant qu'on est deux tu te chies dessus. Ta cassé mon casque et tu vas le rembourser ou on va te niquer, rien à foutre que tu sois venu chialer auprès des flics, de toute façon, pas de chance pour toi ils sont fermés." L'individu plus grand continue comme auparavant à me demander où j'habite". Je ne leur réponds pas et ne leur dit plus rien, de peur qu'un mot de trop se traduise par un coup.
Juste à côté, j'aperçois plusieurs employés de la mairie qui s'était mis à la fenêtre pour observer la scène, je leur demande alors de l'aide et d'appeler la police. La scène se poursuit alors quelques secondes avec les mêmes propos venant des deux individus, ils ne me donnent aucun coup mais leurs prises est douloureuse au niveau de mon bras gauche et de mon cou. Je vois aussi les gens du café d'en face regarder la scène et une dame d'une 40aine d'années qui était sur la place semble se diriger vers nous pour intervenir.
A ce moment-là les deux individus relâchent leurs prises et j’aperçois un officier de police arriver à notre niveau. Ils nous séparent immédiatement chacun de notre côté. Moi tout seul et les deux autres plus loin d'une distance d'environ 10 mètres et l’officier commence par les interroger. Je reste à distance et attends mon tour. L'officier de police vient alors me voir et me demande ce qu'il s'est passé. Étant troublé, je tente de lui expliquer les grandes lignes de la situation ci-dessus. Parfois il me coupe pour m'arrêter et pouvoir me poser d'autres questions et me demande de présenter une pièce d'identité que je n'ai malheureusement pas sur moi. Je lui donne donc mon nom, mon adresse et mon numéro de téléphone. Je lui dis que je pense que le premier individu habite près de mon domicile, l’officier me confirme que l’on habite dans la même rue, sans me révéler son identité et son adresse. Il prend aussi en photos les rougeurs situées sur mon cou et sur mes poignets causés par la force de leurs prises, il me précise qu’il doit le faire maintenant car les rougeurs disparaissent vite. L’officier me demande si l’altercation a eu lieu dans un certain angle de la place car il y a une caméra de surveillance, je lui indique et malheureusement la porte d’entrée du commissariat n’est pas filmée selon lui, on pourrait seulement voir les individus s’approcher de moi. Il me demande si je souhaite porter plainte, n'ayant pas à ce moment-là l'esprit assez clair pour prendre cette décision et n’étant pas familier avec cette procédure, je lui réponds que je ne sais pas. Et lui demande si cela a un intérêt. Il me répond que c'est à moi de voir et repart voir les deux individus. Ils discutent à nouveau puis ils repartent sans se retourner en direction de la ruelle, où le premier avait laissé sa moto. L'officier de police revient alors vers moi et m'informe que les deux individus souhaitent porter plainte, sans donner de détails et me redemande si je souhaite moi aussi déposer une plainte. Après avoir réfléchis je lui transmets donc que je souhaite porter plainte à mon tour.
Cette situation étant une première pour moi je lui demande des détails et me dit qu'il n'est pas habilité à prendre un dépôt de plainte et que je dois me rendre à la gendarmerie de Montbazon à partir à 14h. Je lui demande si les photos qu’il a prises de mes rougeurs causées par leurs prises ainsi que toutes les informations qu’il a recueillies seront transmises à la gendarmerie en cas de dépôt de plainte, ce qu’il me confirme. Devant me rendre au travail et sachant que cette altercation m'a mis en retard, je lui demande donc si c'est possible de ne le faire que demain, ce qu’il me confirme aussi.
Je le remercie et repars donc en direction de ma voiture en prenant un chemin détourné de peur que les deux individus ne soient dans les parages à m'attendre. Je regagne ma voiture et arrive à mon lieu de travail. Je passe une journée un peu difficile étant sonné par l’événement. Puis je prends le chemin du retour, il est entre 21h30 et 22h, la nuit est tombée et je suis vigilant, je scrute tout autour de moi de peur de retomber sur les deux individus et je rentre enfin à mon domicile.
Merci pour votre lecture du contexte, voici donc mes questions :
- Je souhaite porter plainte mais étant la première fois, je ne sais pas pour quel motif précis. Dans cette situation en voyez-vous qui pourrait être recevables ?
- Les deux individus souhaitent porter plainte contre moi. Selon ma version des faits (ne connaissant pas la leur), peuvent-ils le faire ? Et si oui pour quel motif précis ?
- Sachant que le premier individu habite dans la même rue que moi, je crains donc des représailles ou du harcèlement. Le fait de porter plainte me protège-t-il ?
Merci de vos réponses
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