Sujet (Cloturé) initié par Guimauve, il y a 6 mois - 1801 vues
Bonjour,
Suite à une consultation auprès d'une sage-femme du 12e, le 23/04/2024 pour une échographie de datation 5SA, celle-ci m'a orientée vers les Urgences Gynécologiques de l'Hopital Trousseau Paris parce qu'elle ne voyait rien à l'échographie. Une fois à Trousseau, prise en charge par une interne qui m’a fait une échographie et qui ne voyait rien … Prise de sang mes taux HCg étaient à 3600. On voit un autre médecin qui ne voit rien à l’échographie mais qu'il fallait une injection pour interrompre le développement étant persuadée qu'il s'agit d'une grossesse extra-utérine et un doute sur une masse. Elle me dit d’un ton hyper professoral « vous avez un taux élevé, on est censé voir quelque chose au dessus de 1500, on ne voit rien, donc la grossesse est quelque part et pas dans votre utérus ». N’ayant aucune douleur et symptôme, j'ai demandé à ce qu'on attende au moins 48h car la décision me paraissait extrême. Je leur ai dit que j'étais dans le cadre d'un parcours PMA dans un autre hôpital depuis 2021 avec une pause de 2 ans. Cette grossesse était arrivée de manière spontanée donc un miracle pour mon mari et moi. Je n'avais pas de douleur, j'avais fait une échographie 4 semaines avant (OK, j’ai 2 myomes mais aucun n’empêche le développement d’une grossesse). J’avais également eu un examen des trompes (aucun problème détecté). Le médecin m'a limite crié dessus en me disant "qu'il n'y a pas de grossesse, il n'y a rien dans votre utérus". Après 2-3h d’attente, on m’injecte le methotrexate.
A J+4 après l'injection (27/04/2024), consultation faite par un interne qui me dit que la masse a diminué. (2è erreur: la masse n’avait pas diminué…)
A J+7 (30/04/2024), je revois une interne hautaine hyper désagréable qui me balance mon passé médical 1 fausse couche, curetage…), je me demande quel est le lien avec ce qui m’arrive, pour elle, ça lui permet peut être de se dire qu’elle ne trompe pas de patiente… Elle me balance « vous faites toujours 80 kgs »… Je fais 10kgs de moins avec un IMC normal… Je refais une autre échographie et on me refait une 2ème piqure de methotrexate car mes taux BhCG étaient à 4000. La 2ème écho a montré une tâche noire qu’une 2è interne a interprété comme un caillot de sang… (Troisième erreur : ce n’était pas un caillot de sang…) Je n’avais pourtant aucun saignement.
A J+4 après la 2è injection (04/05/2024), je reviens à Trousseau pour une consultation. Je suis avec 2 internes dont une en plein apprentissage. Surprise, l’un des internes découvre un sac embryonnaire mais me dit qu'il est mal positionné (corne de l'utérus) et qu'il allait en parler au médecin en chef car il y a un échec à la 2ème injection de methotrexate. (4è erreur : il n’était pas mal positionné). J’attends jusqu’à 14H (5h d'attente, mon rdv était à 08H, on me dit le weekend effectif réduit). Je vois enfin le médecin (la même que le 23/04 à nouveau) qui me dit qu'il y a eu erreur médicale car il y a un embryon de 2 mm et qu'ils n'auraient jamais du m'injecter le methotrexate. La grossesse pouvait, soit finir en fausse couche spontanée, évoluer ou sinon être une grossesse hétérotopique avec prise en charge chirurgicale. Elle me dit « on a déjà vu des grossesses sous methotrexate, conduire à une naissance ». Comme si c’était normal d’administrer cette saleté à une femme enceinte… Elle me dit « on est censé voir quelque chose à 3500 ». Comme par hasard, maintenant c’est 3500 alors que le jour J, elle parlait de 1500…
Je lui ai fait part de ma frustration car depuis le début, Personne à Trousseau ne m'a pas écouté ... Je suis arrivée le 23/04 à 10h, à 14H ils m’ont injecté leur saloperie et sont passés à autre chose… Elle m'a juste dit à la fin "on aurait pas du". J'étais dévastée. Elle ne s'est même pas excusée.
48h après soit le 06/05, je sors d'une consultation à Trousseau. D’office, j’avais dit, je ne veux pas voir d’interne (des jeunes à peine sortis d’école, qui ne savent pas faire d’écho et qui prennent des photos approximatives)… J'ai vu un autre médecin en chef. Plus de présence de sac embryonnaire, Celle-ci m’annonce « bonne nouvelle, vos taux sont descendus à 1650 ». Pour elle, c’est une bonne nouvelle... J’avais finalement fait une fausse couche.
Je n’arrive toujours pas à croire/comprendre qu’un hôpital aussi réputé comme Trousseau ait pu faire une telle erreur médicale. Je n’ai pas été écoutée, mon passé/dossier médical n’a pas été pris en compte. J’aurai vu 8 personnes différentes, j’ai été avec des internes inexpérimentés et tombée sur une telle arrogance technique….
Vous pouvez saisir la CCI (ONIAM) afin de déterminer si une faute a été commise par les professionnels de santé dans votre prise en charge.
Vous pouvez également classiquement saisir le tribunal d'une demande de référé expertise.
Cela vous permet d'obtenir éventuellement l'indemnisation de votre préjudice.
Je vous invite, dans tous les cas, à vous rapprocher d'un avocat pour discuter de votre dossier.
Vous trouverez des informations selon le site suivant : https://www.oniam.fr/accidents-medicaux
Les "plaintes" pénales, faite auprès d'un commissariat, en matière de responsabilité médicale sont souvent classées sans suite car ne relèvent pas du pénal, mais du civil.
Vous pouvez toutefois adresser une plainte au Conseil de l'Ordre des médecins, si vous estimez qu'un professionnel de santé a manqué à ses obligations déontologiques.
La procédure ordinale ne vous permet pas d'obtenir l'indemnisation de vos préjudices ni de déterminer si une faute a été commise à l'occasion des actes de soins pratiqués. Il s'agit d'une procédure personnelle complémentaire.
Je vous remercie de bien vouloir indiquer que j'ai répondu à votre question en cliquant sur le bouton vert.
Chère Madame, Je retiens de votre parcours deux anomalies: 1- que vous avez reçu un soin (injection) contre votre accord, et qu'il vous a été imposé. 2- qu'il manque dans votre parcours une investigation plus poussée qu'une simple échographie.
C'est l'élément essentiel du litige. La question de savoir si vous portiez ou non un embryon est très complexe à 5 semaines d'aménorrhée. La question de savoir si cet embryon se serait maintenu 3 mois pour dépasser la période des fausses-couches spontanées en est une autre.
Mais compte tenu du laxisme (apparent) de la gestion de votre dossier il est clair que vous avez été victime d'un cumul d'erreurs ou d'imprécisions. La responsabilité n'est pas imputable directement à un médecin, mais à l'ensemble du service qui n'a pas analysé votre risque spécifique et n'a pas cherché à vous présenter un consentement éclairé avant chaque injection. Le consentement éclairé aurait probablement nécessité de récupérer votre dossier de PMA.
Le problème n'est pas lié aux praticiens, qu'ils soient internes ou chef de service. Le problème est global et lié à la méthode de prise en charge: Vous venez en urgence dans un service de gynécologie obstétrique. Ils traitent l'urgence, et pour eux, l'urgence n'est pas le traitement/suivi d'une grossesse pathologique, mais une autre situation. Très probablement l'erreur vient de là ! Y avait -il urgence lors de la première échographie? N'était-il pas plus utile de vous renvoyer vers un service d'obstétrique à risque?
Je n'y étais pas, et je ne peux pas vous répondre pour l'instant.
Comment porter plainte? Vous pouvez faire un courrier recommandé au service pour réclamer une indemnisation liée à cette situation. Une période de médiation va s'ouvrir. Attention : Le fait de présenter une réclamation chiffrée ouvre un délai de recours qu'il faut respecter. Je recommande, plutôt que de réclamer une indemnisation, de réclamer l'ouverture d'une médiation.
Si aucune solution ne vous donne satisfaction à l'issue de cette médiation (qui doit être brève) il faudra procéder à une action indemnitaire devant le Tribunal Administratif de Paris. Avocat obligatoire. Il faudra également vous adjoindre un médecin expert pour analyser votre dossier et rechercher le moment de l'erreur et sa cause.
Vous pouvez me contacter en privé. Merci d'indiquer que la question est résolue.
Je complète ma réponse en précisant que je vois une faute potentielle dans le fait de n'avoir pas recueilli votre consentement au traitement à la méthotrexate. Cette faute va difficilement être qualifiable pénalement.
Le débat de la faute / erreur médicale pourra être celui du diagnostic, Toutefois à 5 semaines d'aménorrhée il est très difficile d'avoir une imagerie cohérente. L'échographie est toujours opérateur-dépendant. Je vous précise que le risque de grossesse extra-utérine est considéré par les obstétriciens comme une urgence majeure. Il peut entraîner des atteintes physiologiques majeures. C'est pourquoi les recommandations, lorsque le sac embryonnaire n'est pas visible, sont généralement de considérer le risque de grossesse extra-utérine.
C'est très dur à entendre, mais si le diagnostic a bien été posé, le traitement proposé est le seul connu qui préserve vos capacités reproductrices.
D'où ma remarque : le débat portera essentiellement (voire uniquement) sur la pertinence du diagnostic. Dans l'esprit des médecins qui vous ont consulté et traité, vous étiez en danger et ils vous ont sauvé la vie ou la capacité reproductrice. Merci d'indiquer que la question est résolue.
Bonjour, Je vous remercie pour ces messages. Mon calvaire n'est pas fini, car j'ai d'autres effets secondaires (2 semaines après la fin présumée de la FC, j'ai recommencé à perdre du sang, cette fois-ci, noir...) J'ai échangé avec 2 autres médecins, ils m'ont dit que c'est normal dans certains cas de ne rien voir à une écho de 5 semaines. Pour eux, la décision de l'injection était hâtive. Certains gynécologues m'auraient orienté vers un cabinet d'échograpie/radiologie qui reste spécialiste.
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