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Un auteur dispose de deux types de droits :
Les droits moraux vous permettent de vous opposer à la divulgation de votre oeuvre sans votre consentement et de revendiquer que votre nom soit mentionné. Ce droit est perpétuel.
Les droits patrimoniaux vous permettent d’interdire ou d’autoriser l’utilisation de votre oeuvre contre une rémunération. Le droit patrimonial dure 70 ans après la mort de l’auteur ou 70 ans après la divulgation si l’oeuvre appartient à une personne morale (société, association, etc.).
Toute utilisation d’une oeuvre doit être autorisée par son auteur, sauf en cas du droit de citation. En effet, même en tant qu’auteur, vous ne pouvez pas vous opposer à l’utilisation de courtes citations extraites de votre oeuvre dès lors que votre nom et votre oeuvre d’origine sont cités.
Le droit de citation existe principalement pour les oeuvres littéraires. Cependant, il a pu être reconnu dans d’autres domaines, notamment dans le domaine musical.
La citation doit respecter trois règles pour ne pas avoir besoin de l’accord de l’auteur :
Premièrement, la citation ne doit pas porter atteinte à votre droit moral. En effet, votre oeuvre doit avoir été préalablement divulguée. De plus, votre nom (et le cas échéant celui de l’éditeur) et la source de votre oeuvre doivent être mentionnés. Il faut également que la citation soit délimitée afin d’éviter tout risque de confusion entre votre oeuvre et celle de la personne ayant recours à votre citation. D’ailleurs, la dénaturation de votre oeuvre est interdite, c’est-à-dire, qu’elle ne doit pas être inexacte, déformée ou dénigrante.
Par exemple, la citation peut être entre guillemets.
Deuxièmement, la citation doit être courte. En effet, seulement un court extrait de votre oeuvre peut être utilisé. La reproduction de votre oeuvre dans son intégralité n’est pas autorisée, sans votre accord. De plus, il est nécessaire que votre citation soit dans une oeuvre construite.
Par exemple, la citation de votre oeuvre peut illustrer le propos d’un autre auteur dans un article.
Troisièmement, les citations doivent être justifiées par « le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information selon le code de la propriété intellectuelle. En effet, l’exception au droit d’auteur trouve sa justification dans la liberté d’information, de critique ou de diffusion d’un savoir.
En cas de violation du droit de citation sur une de vos oeuvres, vous disposez de deux actions : l’action en plagiat et l’action en contrefaçon. La première se déroule devant les juridictions civiles alors que la seconde se poursuit devant les juridictions pénales.
Avant de tenter une action en justice, vous pouvez toujours prendre contact avec la personne à l’origine du plagiat afin qu’elle retire votre oeuvre.
Imaginons que vous découvrez que votre oeuvre est sur un site internet, vous pouvez prendre contact avec la personne à travers le formulaire de contact qui peut être présent sur le site ou bien, par e-mail.
S’il ne s’agit que d’une maladresse sans but de nuire, la personne réagira à votre demande.
A noter : Pensez à conserver vos échanges en cas de litige.
Si aucun accord n’est possible, vous devez procéder à un constat d’huissier afin d’obtenir des preuves du plagiat. Ce constat peut être produit en justice afin d’obtenir la réparation des conséquences du plagiat.
En cas d'inaction de l’auteur du plagiat, il est possible de mandater un huissier de justice pour qu’il lui adresse une lettre de mise en demeure afin de l’informer de votre intention de porter plainte.
Si vous ne trouvez toujours pas satisfaction, porter plainte et saisir le tribunal judiciaire sont les dernières solutions. Cette procédure vous permet d’interdire les actes de contrefaçon et de percevoir des dommages et intérêts en réparation. Il est également possible d’obtenir des mesures provisoires avant l’issue du litige. En effet, la procédure peut durer 2 à 3 ans.
Pour obtenir gain de cause, il vous faudra prouver que vous êtes bien à l’origine de l’oeuvre grâce à la preuve d’antériorité et que vous possédez des droits d’auteur en vigueur.
La preuve d'antériorité est le fait de prouver la date de création de votre oeuvre. Celle-ci doit avoir une date antérieure à la publication de la copie.
A noter : Il existe diverses méthodes pour prouver que vous êtes l’auteur original. Par exemple, l’enveloppe Soleau permet de dater tout en gardant secret votre texte. D’autres organismes certifient également votre création dès que vous déposez vos documents chez eux.
Une contrefaçon est la reproduction, l’imitation ou l’utilisation totale ou partielle d’un droit de propriété intellectuelle sans l’autorisation de son propriétaire. La contrefaçon concerne donc les atteintes (copies) de droits d’auteur. Ainsi, si une personne ne respecte pas les conditions du droit de citation, celle-ci peut être poursuivie pour contrefaçon.
Vous pouvez procéder de la même manière que lors d’une procédure pour plagiat. Par contre, en dernière recours, vous engagerez une action pénale devant le tribunal correctionnel afin de sanctionner le contrefacteur, faire cesser les actes et obtenir la réparation des préjudices.
Vous pouvez vous porter partie civile, avant ou pendant le procès. Cette procédure est souvent pour les cas importants de contrefaçon.
Les dommages et intérêts doivent réparer l’intégralité de votre préjudice. Ils vont prendre en compte l’atteinte à l’image, le manque à gagner, la baisse de chiffre d’affaires, les bénéfices réalisés par le contrefacteur, etc. Ils peuvent également être évalués de manière forfaitaire.
Imaginons que quelqu’un ait copié l’intégralité de votre livre sur un site internet, vous devrez être indemnisé pour la perte de chiffre d’affaires que cela a pu engendrer pour vous et les gains que le contrefacteur a pu en tirer. De plus, si celui-ci a dénigré votre oeuvre, vous pourrez obtenir des dommages-intérêts pour réparer l’atteinte à votre image et à celle de votre oeuvre.
Le contrefacteur s’expose à une amende maximale de 300 000 euros et à trois ans d’emprisonnement.
A retenir : Que ce soit pour l’action pénale ou civile, le recours à un avocat est obligatoire.
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