Que couvre le devoir de conseil de l'agent immobilier ?
Le devoir de conseil de l’agent immobilier a pour but de protéger le non-professionnel, c’est pourquoi, il est très vaste.
En tant que client, vous pouvez soulever sa responsabilité contractuelle en cas de :
- mauvaise ou absence d’exécution de sa mission,
- d’inefficacité d’un acte juridique dont il est le rédacteur,
- en cas de manquement à son devoir de conseil ou d’assistance.
Mauvaise exécution de sa mission
En cas de mauvaise exécution de son mandat, en tant que mandataire (client), vous pouvez engager sa responsabilité contractuelle lorsque vous avez subi un préjudice. Pour cela, vous devez pouvoir démontrer sa faute, le dommage et le lien entre les deux.
Par exemple, sa responsabilité est engagée lorsqu'il vous a vendu un terrain soi-disant constructible alors qu’il savait que vous ne pourriez pas obtenir l’autorisation de construire.
En matière de location, l’agent immobilier doit s’assurer que votre locataire est solvable, ainsi que les cautions et qu’il a souscrit une assurance. En cas contraire, vous pouvez engager sa responsabilité pour obtenir le paiement des loyers impayés et une indemnité d’occupation.
Attention
Vous ne pouvez pas engager la responsabilité de l’agent immobilier si celui-ci n’a pas réussi à vendre ou louer un bien, sauf s’il a commis une faute ou s’il n’a pas mis tout en oeuvre pour favoriser la vente ou la location du bien.
Inefficacité d’un acte juridique
L’agent immobilier peut être amené à rédiger des actes juridiques pour son client. Or, il doit répondre de tous les dommages liés à l’inefficacité de l’acte dont il est rédacteur.
Par exemple, lors de la conclusion d’un bail, s’il n’a pas vérifié l’inscription dans l’acte de la mention manuscrite de l’article 1326 du Code civil, l’acte de cautionnement est inefficace et vous pouvez engager sa responsabilité.
Manquement au devoir de conseil et d’assistance
L’agent immobilier a une obligation de conseil et d’assistance envers son client à l’occasion des opérations réalisées. Pour cela, il doit lui fournir une information exacte et complète. Par exemple, l’agent immobilier doit vérifier :
- la solvabilité des parties,
- la qualité et la capacité juridique des parties,
- les caractéristiques du bien.
De plus, celui-ci doit avertir son client de tous les risques liés à l’opération immobilière envisagée, ainsi que les moyens de les éviter. Il ne doit fournir des informations qu’après les avoir vérifiées.
Imaginons que vous souhaitez acheter un bien immobilier, votre agent immobilier doit vérifier que le vendeur du bien est bien le propriétaire et qu’il a la capacité de vendre. C’est également le cas, si à l’inverse, vous êtes le vendeur.
Il peut également être sanctionné s’il n’a pas donné des informations qu’il aurait dues connaître.
De plus, en sa qualité de professionnel de l’immobilier, il doit vous informer sur les vices apparents du bien vendu. Par exemple, lorsque le bien présente des fissures apparentes, il doit vous en informer ainsi que les risques liés.
Bon à savoir
L’agent immobilier engage également sa responsabilité (délictuelle) envers les tiers au mandat.
Par exemple, lorsque l’agent immobilier vous donne une information erronée lors de la conclusion d’un bail, telle que l’inutilité de la souscription d’une assurance, vous avez la possibilité d’engager sa responsabilité. Dans ce cas, vous êtes un tiers au mandat qu'il a conclu avec le propriétaire pour la location du bien.