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Quelle est la définition de la résidence alternée ?
La loi n°2002-305 du 4 mars 2002 relative à l'autorité parentale a introduit la résidence alternée de l'enfant mineur en cas de séparation des parents dans le Code civil.
Ainsi, l'article 373-2-9 du Code civil dispose :
" En application des deux articles précédents, la résidence de l'enfant peut être fixée en alternance au domicile de chacun des parents ou au domicile de l'un d'eux.
A la demande de l'un des parents ou en cas de désaccord entre eux sur le mode de résidence de l'enfant, le juge peut ordonner à titre provisoire une résidence en alternance dont il détermine la durée. Au terme de celle-ci, le juge statue définitivement sur la résidence de l'enfant en alternance au domicile de chacun des parents ou au domicile de l'un d'eux. "
Il y a lieu de rappeler que la résidence alternée doit être mise en place dans l'intérêt de l'enfant, son organisation pouvant engendrer des conséquences graves sur son équilibre affectif ou psychologique ou plus simplement sur la stabilité de son cadre de vie au quotidien.
Elle n'est pas un droit des parents à un partage paritaire de l'enfant, mais doit être recherchée dans son unique intérêt et en tout état de cause adaptée à chaque cas.
La résidence alternée peut être fixée :
? en cas d'accord entre les parents : par la rédaction d'une convention parentale qui devra être homologuée par le Juge aux Affaires Familiales saisi par une requête émanant de l'une des parties ou par une requête conjointe ;
Attention ! Ce n'est qu'à compter de l'homologation de la convention parentale par le Juge que ses dispositions devront être respectées/appliquées par les parents ;
? en cas de désaccord entre les parents : l'un des parents devra saisir le Juge aux Affaires Familiales en déposant une requête auprès du Service des Affaires Familiales.
Une audience sera alors fixée devant le Juge aux Affaires Familiales.
Pour convaincre le Juge, il sera nécessaire de justifier la mise en place en place de la résidence alternée, en reprenant l'ensemble des critères décrits ci-dessous.
La compétence du Juge aux Affaires Familiales est déterminée à l'article 1070 du Code de procédure civile.
Cet article dispose que :
"Le juge aux affaires familiales territorialement compétent est :
? le juge du lieu où se trouve la résidence de la famille ;
? si les parents vivent séparément, le juge du lieu de résidence du parent avec lequel résident habituellement les enfants mineurs en cas d'exercice en commun de l'autorité parentale, ou du lieu de résidence du parent qui exerce seul cette autorité ;
? dans les autres cas, le juge du lieu où réside celui qui n'a pas pris l'initiative de la procédure.
En cas de demande conjointe, le juge compétent est, selon le choix des parties, celui du lieu où réside l'une ou l'autre.
Toutefois, lorsque le litige porte seulement sur la pension alimentaire, la contribution à l'entretien et l'éducation de l'enfant, la contribution aux charges du mariage ou la prestation compensatoire, le juge compétent peut être celui du lieu où réside l'époux créancier ou le parent qui assume à titre principal la charge des enfants, même majeurs.
La compétence territoriale est déterminée par la résidence au jour de la demande ou, en matière de divorce, au jour où la requête initiale est présentée."
Attention ! Il est très important de saisir le "bon" Juge aux Affaires Familiales, à savoir le Juge territorialement compétent pour statuer sur votre dossier.
A défaut, le magistrat reconnaîtra son incompétence et le parent sera alors contraint de recommencer toute la procédure devant le Juge territorialement compétent.
Une telle perte de temps peut-être particulièrement difficile en cas de mésentente entre les parents?
En premier lieu, le Juge aux Affaires Familiales va analyser la situation de l'enfant au regard des critères traditionnellement définis à l'article 373-2-11 du Code civil.
En second lieu, le Juge aux Affaires Familiales va s'appuyer sur des critères spécifiques à la résidence alternée lesquels pouvent être divisés en deux catégories :
i. Le critère tenant à l'enfant : son âge
L'enfant doit être suffisamment âgé pour ne pas être perturbé par des changements de domicile réguliers.
En effet, il a déjà été établi que les jeunes enfants ne possèdent que très peu de repères dans le temps et dans l'espace et qu'ainsi un changement de lieu de vie fréquent entraîne pour eux un sentiment d'instabilité et d'absence de sécurité.
ii. Les critères tenant aux parents
Toutefois, il est de jurisprudence constante que la seule mésentente des parents ne saurait à elle-seule constituer un obstacle à la mise en place d'une résidence alternée.
Enfin, il convient de préciser que le Juge aux Affaires Familiales vérifiera que la résidence alternée ne mette pas en péril l'intérêt supérieur de l'enfant.
Les conséquences sont nombreuses :
Dans l'hypothèse du règlement d'une contribution à l'éducation et à l'entretien, l'administration fiscale propose aux parents soit d'opérer un partage de la part fiscale relative aux enfants, soit que cette contribution se déduise des revenus du parent la versant et soit déclarée par le parent la percevant (ce dernier sera imposable sur le montant de la contribution)
Attention ! L'Administration fiscale interdit tout cumul des avantages fiscaux. Il ne sera donc pas possible pour les parents de bénéficier de la part fiscale et d'une déduction fiscale à la fois.
Les parents peuvent également décider d'un commun accord qu'un seul d'entre eux va déclarer l'enfant à sa charge, dans le but de bénéficier de la totalité des parts ; l'autre parent étant alors autorisé à déduire l'éventuelle contribution à l'éducation et à l'entretien qu'il versera.
En outre, les parents peuvent se désigner allocataires, en alternance d'une année à l'autre.
Les APL peuvent être également demandées par les deux parents et leur montant sera déterminé en fonction de la durée cumulée d'accueil chez chacun des parents au cours de l'année.
Toutefois, toutes les autres prestations sociales ne seront accordées qu'à un seul parent.
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