Un manquement reconnu mais une responsabilité limitée
Les sociétés TÜV Rheinland et sa filiale avaient initialement été reconnues responsables sur toute la période allant d'avril 2001 à mars 2010. Cependant, la Cour de cassation a censuré cette période, estimant que les manquements des organismes certificateurs ne pouvaient être reprochés qu'à partir d'octobre 2002. En effet, c'est à cette date que l'utilisation frauduleuse d'un gel de silicone non conforme avait débuté, selon les conclusions de l'enquête pénale.
La Cour de cassation a jugé qu'il n'était pas logique d'engager la responsabilité des certificateurs avant cette date, puisque l'organisme n'avait pas encore eu connaissance d'une incohérence dans les volumes de silicone achetés et le nombre de prothèses commercialisées.
Un rappel de l'importance de la preuve
L'affaire a également mis en évidence les difficultés probatoires rencontrées par les victimes. La majorité des demandes indemnitaires ont été rejetées faute de preuves suffisantes. Toutefois, deux victimes ont pu obtenir gain de cause en apportant des éléments solides : une carte nominative indiquant le type et le numéro de série de l'implant pour l'une, et un compte-rendu opératoire pour l'autre. Ces documents ont permis d'établir leur lien avec les prothèses défectueuses et ont conduit à une cassation pour dénaturation des pièces.
Conclusion :
Cette décision souligne l'importance d'une analyse rigoureuse des faits et des preuves en matière de responsabilité civile. Elle met également en lumière la difficulté, pour les victimes, de faire valoir leurs droits face à des contentieux complexes, et rappelle que la responsabilité des organismes certificateurs est étroitement encadrée par des critères temporels précis.