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La jurisprudence (Cour de cassation, Chambre sociale, arrêt du 10 juillet 1996) distingue 2 hypothèses :
- Soit la modification voulue par l’employeur s’analyse en une « modification du contrat de travail ». Dans ce cas, le salarié a le droit de refuser que son contrat de travail soit modifié. L’employeur ne peut imposer au salarié cette modification. Il devra soit abandonner sa proposition, soit licencier le salarié.
- Soit la modification voulue par l’employeur s’analyse en un « changement des conditions de travail » du salarié. Le pouvoir de direction de l'employeur lui permet, dans ce cas, d'apporter unilatéralement des changements dans les conditions de travail d'un salarié. Le refus d'un tel changement par ce salarié est constitutif d’une faute, pouvant justifier le licenciement du salarié.
Enfin, un simple changement d’horaire est un changement des conditions de travail que l’employeur peut imposer au salarié (sauf s’il s’agit de changer le système d’horaires : passage d’un horaire fixe à un horaire variable, passage au travail de nuit, etc).
Aucune procédure spécifique n’est prévue en cas de changement des conditions de travail.
En présence d’une modification du contrat de travail, il convient de distinguer selon que la modification intervient pour un motif économique ou personnel.
- En cas de modification du contrat de travail pour motif économique (suite à des difficultés économiques, des mutations technologiques, la nécessité de sauvegarder la compétitivité de l’entreprise), l’employeur doit en faire la proposition au salarié, par lettre recommandée avec accusé de réception, et doit informer le salarié dans la lettre, qu’il dispose d’un délai d’un mois à compter de la réception de la lettre, pour faire connaître son refus. A défaut de réponse du salarié dans le délai d’un mois, le salarié est réputé avoir accepté la proposition de modification (article L. 1222-6 C. trav.). En cas de refus du salarié, l'employeur peut, soit poursuivre le contrat aux conditions initiales, soit licencier le salarié pour motif économique.
- Lorsque la modification repose sur un motif personnel (en raison d’une faute, d’une insuffisance professionnelle, etc), l'employeur doit évidemment informer le salarié concerné, mais doit simplement lui accorder un délai de réponse suffisant (au moins 15 jours). En cas de refus de la modification par le salarié, l’employeur poursuit le contrat aux conditions antérieures. Sinon, il devra prononcer un licenciement pour motif personnel.
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