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Les charges impayées constituent un fléau dans la vie des copropriétés. Leur accumulation aboutit à faire supporter par certains copropriétaires les charges dues par d’autres, incapables – de bonne foi – de les payer ou refusant – de mauvaise foi – de les régler. Cette situation est d’autant plus préoccupante que les syndics répugnent généralement à agir contre les mauvais payeurs en raison des sommes dues relativement faibles ou pour ne pas à avoir à engager des procédures judiciaires qu’ils ne maîtrisent pas nécessairement, qui prennent du temps et qui sont faiblement rémunératrices.
Or, les copropriétaires ne sont pas démunis face aux impayés. Au contraire, les textes légaux et réglementaires prévoient cinq mécanismes destinés à les prévenir et/ou à en obtenir le paiement :
- pour prévenir les impayés, il est possible de recourir aux échéanciers, aux pénalités et aux intérêts de retard ;
- pour obtenir le paiement des charges dues par un copropriétaire de mauvaise foi, il est possible de faire usage de la procédure du référé, d’obtenir une saisie sur loyers ou une inscription aux hypothèques.
Si le syndic n’agit pas, le Président du Conseil syndical peut lui demander, par lettre recommandée avec accusé de réception, de remplir ses obligations.
Les intérêts de retard sont calculés par jour de retard à compter de l’expiration du délai imposé par le syndic pour régler les charges dues. Ainsi, si le syndic adresse à M. X une mise en demeure de payer la somme de 100 euros avant le 1er avril, le montant des intérêts dus au 31 août équivaut à :
Taux d’intérêt légal de retard pour 2007 = 2,95 %
Nombre de jours entre le 1er avril et le 31 août = 153 jours
Soit : 100 € x (2,95/100) x (153/365) = 1,24 €
La clause pénale, quant à elle, n’a de pénal que le nom. Elle correspond à une somme due automatiquement par le copropriétaire ne respectant pas une disposition du règlement de copropriété, à condition que cette clause ait été expressément prévue par le règlement de copropriété ou ait été décidée lors d’une Assemblée générale à la majorité qualifiée de l’article 26 de la loi du 10 juillet 1965 (à savoir 2/3 des millièmes totaux et la moitié du nombre total des copropriétaires). Une telle clause peut par exemple prévoir qu’une somme correspondant à 1% des sommes dues par le copropriétaire défaillant sera due par mois de retard. Cette somme s’ajoute aux intérêts légaux de retard.
Dans l’exemple précédent, si la clause pénale prévoit 1% par mois de retard, M. X devra le 31 août :
Montant de la clause pénale :
- au 30 avril = 100€ x 1/100 = 1 €
- au 31 mai = (100 € + 1 €) x 1/100 = 1,01 €
- au 30 juin = (100 € + 1 € + 1,01 €) x 1/100 = 1,02 €
- au 31 juillet = (100 € + 1 € + 1,01 € + 1,02 €) x 1/100 = 1,03 €
- au 31 août = (100 € + 1 € + 1,01 € + 1,02 € + 1,03 €) x 1/100 = 1,04 €
Nouvelle dette au 31 août : 100 € + 1 € + 1,01 € + 1,02 € + 1,03 € + 1,04 € = 105,10 €
Intérêts de retard et clause pénale ne devraient être appliquées qu’aux copropriétaires de mauvaise foi. Les copropriétaires de bonne foi, c’est-à-dire ceux rencontrant des difficultés financières et avec lesquels un échéancier de paiement a été établi et dont les termes sont respectés, doivent en être exemptés. Ces deux techniques sont avant tout là pour sanctionner le comportement volontairement fautif de certains copropriétaires.
Lorsque le juge condamne le copropriétaire défaillant à payer les charges dues, le syndic doit alors mandater un huissier de justice pour que ce dernier réalise une saisie sur compte bancaire, sur salaire ou sur les loyers payés par les locataires occupant l’appartement situé dans la copropriété.
Si la loi offre aux copropriétés, pour obtenir le paiement des charges dues par l’ensemble des copropriétaires, un éventail large, efficace et finalement relativement peu onéreux, les syndics hésitent à en faire usage. Il revient donc aux copropriétaires lors des assemblées générales et aux membres du Conseil syndical de rappeler le syndic à ses obligations légales et réglementaires. Le refus répété d’un syndic de poursuivre les mauvais payeurs pourrait constituer une faute et devrait en tout état de cause alerter les copropriétaires sur la nécessité de confier la gestion de leur copropriété aux soins d’un nouveau syndic.
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