Fermer X
Se connecter
Mot de passe oublié
Vous êtes avocats ?
Inscrivez-vous gratuitement
10 mises en relation offertes
Créer mon compte avocat
Fiche pratique rédigée par Maître Nicolas BéZIAU
Maître BéZIAU

Logiciel de contrôle et déclaration à la CNIL

Travail / Par Maître BéZIAU, Avocat, Publié le 30/10/2014 à 10h30
82
partages

La Cour de cassation a rendu le 8 octobre 2014 un arrêt aux lourdes conséquences en termes de preuve par l'employeur de l'utilisation abusive par un salarié de sa messagerie électronique professionnelle. La question posée est en effet celle de l'utilisation d'un logiciel de contrôle pour suivre l'utilisation de la messagerie professionnelle d'un salarié, et le cas échéant s'en servir pour fonder une sanction (et éventuellement un licenciement).

Trouvez votre avocat droit du travail
Premier rendez-vous gratuit

Les faits

La situation était celle d'un salarié licencié en 2009 pour avoir fait une utilisation excessive de sa messagerie professionnelle à des fins personnelles. L'employeur avait en effet été en mesure, grâce à une logiciel de contrôle, d'identifier que le salarié en question avait envoyé et/ou reçu jusqu'à plus de 600 mails personnels par mois.

Ce salarié avait fait le choix de contester son licenciement devant les juridictions, l'estimant en effet non fondé. Il tirait en particulier argument d'une déclaration tardive (postérieure à la période au cours de laquelle l'usage abusif avait été constaté) du dispositif de contrôle à la CNIL (Commission Nationale Informatique et Libertés).

Devant la Cour d'appel d'Amiens, le salarié avait été débouté de sa demande.

La question posée

Il faut rappeler que l'utilisation de la messagerie professionnelle pour des motifs personnels est tolérée tant qu'elle reste raisonnable. L'abus peut en revanche être sanctionné parce que fautif. Et pour établir une utilisation abusive, notamment à raison du volume de courriels personnels, quoi de mieux qu'un logiciel capable de restituer une synthèse?

Le problème juridique posé en l'espèce était précisément celui des conditions de légalité du recours à ce type de logiciel pour déterminer puis prouver l'abus.

Le salarié s'appuyait en particulier sur l'article 9 du Code civil (qui fixe la règle du droit au respect de la vie privée) et sur la loi du 6 janvier 1978, dite "informatique et libertés". Cette loi trouvait en effet à s'appliquer dès lors que le logiciel constituait un traitement automatisé de données à caractère personnel. En effet, l'article 22 fixe une règle de déclaration préalable de ce type de dispositifs à la CNIL.

Ce qu'avait dit la Cour d'appel

La Cour d'appel avait débouté le salarié et estimé que le licenciement était justifié.

Le débat portait déjà sur l'incidence de la déclaration à la CNIL (Commission nationale informatique et libertés) du logiciel, celui-ci constituant un dispositif de contrôle individuel.

La Cour avait estimé que:

"la déclaration tardive à la Commission nationale informatique et libertés (CNIL) le 10 décembre 2009 de la mise en place d'un dispositif de contrôle individuel de l'importance et des flux des messageries électroniques n'a pas pour conséquence de rendre le système illicite ni davantage illicite l'utilisation des éléments obtenus et que le nombre extrêmement élevé de messages électroniques à caractère personnel envoyés et/ou reçus par l'intéressée durant les mois d'octobre et novembre 2009, respectivement 607 et 621, qui ne peut être considéré comme un usage raisonnable dans le cadre des nécessités de la vie courante et quotidienne de l'outil informatique mis à sa disposition par l'employeur pour l'accomplissement de son travail, doit être tenu comme excessif et a eu un impact indéniablement négatif sur l'activité professionnelle déployée par la salariée durant la même période pour le compte de son employeur, celle ci occupant une part très importante de son temps de travail à des occupations privées".

Non satisfait de cet arrêt, le salarié avait donc saisi la Cour de cassation.

Ce que dit la Cour de cassation

Dans son arrêt du 8 octobre 2014, la Cour de cassation répond de manière brève, claire, et donc forte:

"Constituent un moyen de preuve illicite les informations collectées par un système de traitement automatisé de données personnelles avant sa déclaration à la CNIL.

En statuant comme elle l'a fait, en se fondant uniquement sur des éléments de preuve obtenus à l'aide d'un système de traitement automatisé d'informations personnelles avant qu'il ne soit déclaré à la CNIL, alors que l'illicéité d'un moyen de preuve doit entraîner son rejet des débats, la cour d'appel a violé les textes susvisés".

Ce qu'il faut retenir de l'arrêt

Il ne faut pas se méprendre sur cet arrêt: la Cour de cassation ne dit pas que l'usage que le salarié a fait de sa messagerie professionnelle n'est pas abusif.

La Cour dit uniquement qu'il n'est pas possible de prouver cette utilisation au moyen d'un dispositif illicite, l'illicéité résultant dans le présent cas de l'absence de déclaration préalable.

Tout employeur se doit donc d'être très vigilant sur les moyens de preuve dont il dispose, et surtout leur recevabilité (c'est à dire leur validité). Prouver illégalement ne vaut pas mieux que ne pas prouver!

Fiche pratique rédigée par Maître Nicolas BéZIAU
Maître BéZIAU
Une question en droit du travail ?
Nos avocats vous répondent gratuitement
83%de réponse
Aller plus loin
Je vous contacte car j'ai était appelé par une soi-disant assurance santé qui me demandé des informations pour un contrat prévoyance, je n'ai pas fait...
Une question en droit du travail ?
Des avocats vous répondent gratuitement sur Alexia.fr
Posez votre question

Questions résolues

En accident du travail depuis le 06/04/20 ou j'avais acquis 30 jours de congés payés non pris, le médecin conseil décide de consolider au…
Résolue par Maître SAGE
Je veux licencier mon assistante maternelle 10 semaines après son retour de conge maternité. soit le 30 aout ai je la possibilité de lui donner de…
Résolue par Maître HUE
Je suis salarié protégé et suite autorisation de licenciement et après un recours hiérarchique, je me trouve devant le tribunal administratif pour…
Résolue par Maître MATCHINDA
Victime d’harcèlement dans mon ancienne entreprise et n’ayant pas pu le résoudre après plus de 2 ans de processus interne à l’entreprise (recours…
Résolue par Maître BALA-GRODET
Si on a un avertissement, quand peut -on démissionner ? et conséquence ?…
Résolue par Maître FOREST

Avocats les plus actifs

1
Maître YVAN BELIGHA
Maître YVAN BELIGHA
239 problèmes résolus*
2
Maître Maturin PETSOKO
Maître Maturin PETSOKO
128 problèmes résolus*
3
Maître GEOFFROY BALONGA
Maître GEOFFROY BALONGA
30 problèmes résolus*
4
Maître Aurore KAYEMBE
Maître Aurore KAYEMBE
19 problèmes résolus*
5
Maître Rosalie DIARRA
Maître Rosalie DIARRA
17 problèmes résolus*

* Durant les 60 dernièrs jours

Continuer sans accepter
Votre choix concernant les cookies
Nous utilisons des cookies pour optimiser les fonctionnalités du site et vous offrir la meilleure expérience possible.
Réglage personnalisé
Accepter
Nécessaire
Les cookies nécessaires contribuent à rendre un site web utilisable en activant des fonctions de base comme la navigation de page et l'accès aux zones sécurisées du site web. Le site web ne peut pas fonctionner correctement sans ces cookies.
Marketing
Les cookies marketing sont utilisés pour effectuer le suivi des visiteurs au travers des sites web. Le but est d'afficher des publicités qui sont pertinentes et intéressantes pour l'utilisateur individuel et donc plus précieuses pour les éditeurs et annonceurs tiers.
Liste des cookies marketing utilisés :
En savoir plusGoogle Analytics
_gat* | __utm* | _ga* | _gid
Avec Google Analytics, nous mesurons comment vous utilisez nos sites, comment vous avez trouvé notre site et si vous rencontrez des erreurs. Nous utilisons ces données pour améliorer notre site.
Maximum 12 mois
En savoir plusGoogle Tag Manager
_dc_gtm_UA* | _gcl*_sc*
Avec Google Tag Manager, nous pouvons placer et gérer d'autres cookies sur le site web.
Maximum 12 mois
En savoir plusGoogle Ads
_dc_gtm_UA* | _gcl*_sc*
Ces cookies gardent la trace des pages que vous consultez. Cela nous permet de vous montrer des annonces pertinentes sur Google et ses partenaires et de mesurer l'efficacité de nos campagnes.
Maximum 3 mois
MSCC | MUID | MUIDB | SRCHD | SRCHHPGUSR | SRCHUID | SRCHUSR | _uetsid
Ces cookies gardent la trace des pages que vous consultez. Cela nous permet de vous montrer des annonces pertinentes sur Bing et ses partenaires et de mesurer l'efficacité de nos campagnes.
Maximum 3 mois
_fbp* | _fbc*
Ces cookies permettent d’afficher des annonces publicitaires personnalisées (ciblage et reciblage publicitaire), mesurer l’efficacité de nos campagnes Facebook et analyser le fonctionnement du site.
Maximum 3 mois
Paramétrer les cookies
Enregistrer