Fermer X
Se connecter
Mot de passe oublié
Vous êtes avocats ?
Inscrivez-vous gratuitement
10 mises en relation offertes
Créer mon compte avocat
Fiche pratique rédigée par Maître Sandrine PARIS-FEY
Maître PARIS-FEY

LT INAPTITUDE : DUREE DE L'O. DE RECHERCHE DE RECLASSEMENT

Travail / Par Maître PARIS-FEY, Avocat, Publié le 08/12/2015 à 12h37
92
partages

Par un arrêt du 4 novembre 2015 ( cass.soc.4 nov. 2015 n°14-11879)la Cour de Cassation vient de rendre une décision extrêmement courte mais néanmoins fort intéressante au visa de

l'article L1226-2 du Code du travail, sur le moment de l'obligation de

recherche de reclassement de l'employeur en cas d'inaptitude consécutive à une

maladie ou accident non professionnels.

Trouvez votre avocat droit du travail
Premier rendez-vous gratuit

Le visa de l'article L1226-2 du Code du travail

En application des dispositions de l'article L1226-2 du Code du travail "lorsque, à l'issue des périodes de suspension du contrat de travail consécutives à une maladie ou un accident non

professionnel, le salarié est déclaré inapte par la médecin du travail à

reprendre l'emploi qu'il occupait précédemment, l'employeur lui propose un

autre emploi approprié à ses capacités.

Cette proposition prend en compte les conclusions écrites du médecin du travail et les indications qu'il formule sur l'aptitude du salarié à exercer l'une des tâches existantes dans l'entreprise.

L'emploi proposé est aussi comparable que possible à l'emploi précédemment occupé, au besoin par la mise en "Oeuvre de mesures telles que mutations, transformation de poste de travail ou aménagement du temps de travail".

Pour mémoire, on rappellera que l'inaptitude du salarié à son poste de travail, au terme des dispositions de l'article R4624-31 du Code du travail, ne peut être constatée que par le médecin du travail:

-après une étude du poste dudit salarié,

-une étude des conditions de travail dans l'entreprise,

-deux examens médicaux de l'intéressé espacés de deux semaines accompagnés, le

cas échéant, des examens complémentaires,

A titre d'exception, l'alinéa 5 de l'article R4224-31 du code du travail dispose

que, lorsque le maintien du salarié à son poste de travail entraîne un danger

immédiat pour sa santé, sa sécurité ou celle d'un tiers ou lorsqu'un examen de

préreprise à eu lieu dans un délai de trente jours au plus, l'avis d'inaptitude

médicale peut être délivrée en un seul examen.

La situation en l'espèce

En l'espèce, une salariée a été engagée par la société Cabinet DOLEANS en qualité

de secrétaire de direction et a été déclarée inapte par le médecin du travail à

l'issue de deux visites médicales des 1er et 15 avril 2010.

La salariée a été convoquée le 15 avril 2010 à un entretien préalable à son

licenciement puis licenciée le 7 mai 2010 pour inaptitude et impossibilité de

reclassement.

La salariée a saisi la juridiction prud'homale en vue de l'obtention de dommages

intérêts pour licenciement sans cause réelle et sérieuse, a obtenu gain de cause

par le Conseil de Prud'hommes puis a été déboutée par la Cour d'Appel de Paris

par un arrêt du infirmatif du 5 décembre 2013.

Elle a alors formé un pourvoi au moyen que :

-l'inaptitude du salarié n'est acquise qu'après le second examen médical de

reprise et que, seules les recherches de reclassement compatibles avec les

conclusions du médecin du travail émises au cours de la deuxième visite

médicale peuvent être prises en considération pour apprécier si l'employeur à

respecter son obligation de reclassement,

-que l'employeur est tenu de proposer au salarié un emploi approprié à ses

capacités et aussi comparable que possible à l'emploi précédemment occupé, au

besoin par la mise en ?"uvre de mesures telles que mutations, transformation de

poste ou aménagement du temps de travail, l'employeur devant justifier qu'il a

effectué des démarches précises en ce sens,

-que le jugement du Conseil de Prud'hommes avait relevé que la décision de

licencier était préétablie ainsi qu'il ressort de la chronologie des faits,

moyen auquel n'a pas répondu la Cour d'Appel,

-que le reclassement doit être recherché en fonction des indications formulées

par le médecin du travail et qu'il n'appartient, ni à l'employeur, ni au juge

du fond de substituer leur appréciation à celle du médecin du travail,

-enfin, qu'il incombe à l'employeur de rapporter la preuve de l'impossibilité de

reclassement du salarié déclaré inapte et qu'en relevant que la salariée ne

donnait aucun exemple de fonction qu'elle aurait été susceptible d'occuper dans

l'entreprise pour retenir qu'il n'apparaissait que l'employeur ait manqué à son

obligation de reclassement, la Cour d'Appel a inversé la charge de la preuve.

Les moyens de la salariée étaient tout aussi fondés les uns que les autres.

La Cour de cassation confirme sa jurisprudence antérieure

La Cour de Cassation dans son arrêt du 4 novembre 2015, casse et annule l'arrêt

rendu par la Cour d'Appel de Paris par une solution extrêmement claire et

concise qui vient confirmer sa jurisprudence antérieure.

En effet, la Cour de Cassation affirme, au visa de l'article L1226-2 du Code du

travail :

"attendu cependant que, seules, les recherches de reclassement compatibles avec les conclusions du médecin du travail émises au cours de la visite de reprise, peuvent être prises en

considération pour apprécier le respect par l'employeur de son obligation de

reclassement ;

qu'en statuant comme elle l'a fait, alors qu'il ressortait de ses constatations, que l'employeur n'avait pas recherché de possibilité de reclassement postérieurement au second avis d'inaptitude,

la Cour d'Appel a violé le texte susvisé.

La Cour de Cassation a, depuis 2008, posé les jalons de cette solution.

Déjà, la Chambre sociale de la Cour de Cassation considérait que la brièveté du délai

entre l'avis d'inaptitude et l'engagement de la procédure de licenciement

pouvait démontrer l'absence de tentative sérieuse de reclassement (Cass.Soc 24

avr 2013 n° 12-13.571 ; Cass. Soc 15 oct 2014 n° 13-23.099).

Le manquement à l'obligation de recherche de reclassement étant notamment

caractérisé dès lors que l'employeur conclut à l'impossibilité de reclassement

du salarié dès le lendemain du second examen médical (Cass. Soc 26 nov 2008 n°

07-44.061 ; Cass. Soc 13 juin 2012 n° 11-14.735).

En

conséquence, rappel est fait par la Chambre sociale de la Cour de Cassation de

ce que l'obligation de recherche de reclassement dure a minima jusqu'à la notification du licenciement et en tout état de cause DOIT se poursuivre après la première visite auprès du médecin du travail.

Force est donc de constater que tous les licenciements fondés sur une inaptitude

physique et impossibilité de reclassement dans lesquels l'employeur n'a pas

cherché de reclassement au delà de la première visite sont dénués de cause

réelle et sérieuse.

De tels licenciements ouvrent droit pour le salarié, à condamnation de l'employeur

à dommages intérêts pour licenciement sans cause réelle et sérieuse en

application des dispositions des articles 1235-3 et 1235-5 du Code du travail.

Références arrêt:

Cour de cassation, chambre sociale

Audience publique du mercredi 4 novembre 2015 N° de pourvoi: 14-11879

Par

Maître Sandrine PARIS-FEY

SANDRINE PARIS-FEY AVOCATS

www.sandrineparis.com

Fiche pratique rédigée par Maître Sandrine PARIS-FEY
Maître PARIS-FEY
Une question en droit du travail ?
Nos avocats vous répondent gratuitement
83%de réponse
Une question en droit du travail ?
Des avocats vous répondent gratuitement sur Alexia.fr
Posez votre question

Questions résolues

En accident du travail depuis le 06/04/20 ou j'avais acquis 30 jours de congés payés non pris, le médecin conseil décide de consolider au…
Résolue par Maître SAGE
Je veux licencier mon assistante maternelle 10 semaines après son retour de conge maternité. soit le 30 aout ai je la possibilité de lui donner de…
Résolue par Maître HUE
Je suis salarié protégé et suite autorisation de licenciement et après un recours hiérarchique, je me trouve devant le tribunal administratif pour…
Résolue par Maître MATCHINDA
Victime d’harcèlement dans mon ancienne entreprise et n’ayant pas pu le résoudre après plus de 2 ans de processus interne à l’entreprise (recours…
Résolue par Maître BALA-GRODET
Si on a un avertissement, quand peut -on démissionner ? et conséquence ?…
Résolue par Maître FOREST

Avocats les plus actifs

1
Maître YVAN BELIGHA
Maître YVAN BELIGHA
275 problèmes résolus*
2
Maître Maturin PETSOKO
Maître Maturin PETSOKO
127 problèmes résolus*
3
Maître Rosalie DIARRA
Maître Rosalie DIARRA
31 problèmes résolus*
4
Maître GEOFFROY BALONGA
Maître GEOFFROY BALONGA
21 problèmes résolus*
5
Maître Ariel DAHAN
Maître Ariel DAHAN
17 problèmes résolus*

* Durant les 60 dernièrs jours

Continuer sans accepter
Votre choix concernant les cookies
Nous utilisons des cookies pour optimiser les fonctionnalités du site et vous offrir la meilleure expérience possible.
Réglage personnalisé
Accepter
Nécessaire
Les cookies nécessaires contribuent à rendre un site web utilisable en activant des fonctions de base comme la navigation de page et l'accès aux zones sécurisées du site web. Le site web ne peut pas fonctionner correctement sans ces cookies.
Marketing
Les cookies marketing sont utilisés pour effectuer le suivi des visiteurs au travers des sites web. Le but est d'afficher des publicités qui sont pertinentes et intéressantes pour l'utilisateur individuel et donc plus précieuses pour les éditeurs et annonceurs tiers.
Liste des cookies marketing utilisés :
En savoir plusGoogle Analytics
_gat* | __utm* | _ga* | _gid
Avec Google Analytics, nous mesurons comment vous utilisez nos sites, comment vous avez trouvé notre site et si vous rencontrez des erreurs. Nous utilisons ces données pour améliorer notre site.
Maximum 12 mois
En savoir plusGoogle Tag Manager
_dc_gtm_UA* | _gcl*_sc*
Avec Google Tag Manager, nous pouvons placer et gérer d'autres cookies sur le site web.
Maximum 12 mois
En savoir plusGoogle Ads
_dc_gtm_UA* | _gcl*_sc*
Ces cookies gardent la trace des pages que vous consultez. Cela nous permet de vous montrer des annonces pertinentes sur Google et ses partenaires et de mesurer l'efficacité de nos campagnes.
Maximum 3 mois
MSCC | MUID | MUIDB | SRCHD | SRCHHPGUSR | SRCHUID | SRCHUSR | _uetsid
Ces cookies gardent la trace des pages que vous consultez. Cela nous permet de vous montrer des annonces pertinentes sur Bing et ses partenaires et de mesurer l'efficacité de nos campagnes.
Maximum 3 mois
_fbp* | _fbc*
Ces cookies permettent d’afficher des annonces publicitaires personnalisées (ciblage et reciblage publicitaire), mesurer l’efficacité de nos campagnes Facebook et analyser le fonctionnement du site.
Maximum 3 mois
Paramétrer les cookies
Enregistrer