51 partages |
Il faut se référer à l’article L. 1132-1 du Code du travail.
Selon ce texte, l’employeur ne peut prendre une décision, quelle qu’elle soit, à l’égard d'un salarié, d’un candidat à un emploi, un stage ou une formation, en raison de :
- de son origine,
- de son sexe,
- de ses moeurs,
- de son orientation sexuelle,
- de son identité de genre,
- de son âge,
- de sa situation de famille,
- de sa grossesse,
- de ses caractéristiques génétiques,
- de la particulière vulnérabilité résultant de sa situation économique, apparente ou connue,
- de son appartenance ou de sa non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation ou une prétendue race,
- de ses opinions politiques,
- de ses activités syndicales ou mutualistes,
- de ses convictions religieuses,
- de son apparence physique,
- de son nom de famille,
- de son lieu de résidence ou de sa domiciliation bancaire,
- de son état de santé, de sa perte d'autonomie ou de son handicap,
- de sa capacité à s'exprimer dans une langue autre que le français.
Ce texte protège :
- les salariés,
- tout candidat à un emploi, à un stage ou à une période de formation en entreprise.
De plus, les salariés témoins ou qui ont relaté des agissements discriminatoires ne peuvent pas non plus être sanctionnés, licenciés ou faire l'objet d'une mesure discriminatoire.
L’employeur ne peut, pour un motif prohibé (ci-dessus) :
- écarter une personne d'une procédure de recrutement ou de l'accès à un stage ou à une période de formation en entreprise.
- sanctionner, licencier ou décider d'une mesure discriminatoire, directe ou indirecte, contre un salarié sur tous les aspect de son emploi : en matière de formation, de reclassement, d'affectation, de qualification, de classification, de promotion professionnelle, de mutation, de rémunération, d'intéressement, de distribution d'actions, ou de renouvellement de contrat.
La loi n° 2008-496 du 27 mai 2008 portant diverses dispositions d'adaptation au droit communautaire dans le domaine de la lutte contre les discriminations, a introduit, dans le code du travail, la distinction entre discrimination directe et indirecte.
La personne faisant l'objet d'une discrimination peut utiliser tous les recours en même temps.
Elle peut saisir le Défenseur des droits qui lui permettra d'obtenir une médiation, une transaction ou une action en justice.
Elle peut également saisir la justice pénale.
Elle doit pour cela déposer plainte auprès du Procureur de la République, du commissariat de police ou de la gendarmerie afin que les agissements dont elle est victime soient pénalement sanctionnés (par le Tribunal correctionnel).
L’auteur de la discrimination, qui peut être l’employeur ou un autre salarié de l’entreprise, encourt jusqu’à trois ans d'emprisonnement et 45 000 euros d'amende.
Les personnes morales peuvent aussi être déclarées responsables pénalement d'actes de discriminations, allant de peines d’amendes à une interdiction d'activité.
La victime peut alors se constituer partie civile afin d'obtenir réparation du préjudice.
Par ailleurs, les salariés victimes ou témoins de discriminations ou les candidats à un emploi disposent également d'un recours au civil, devant le conseil des prud'hommes.
Il s’agit d’obtenir l’annulation de la mesure discriminatoire, du moins d’obtenir la réparation du préjudice subi.
Il appartient à la personne faisant l'objet d'une discrimination de présenter au juge les éléments de fait laissant supposer l'existence d'une telle discrimination, directe ou indirecte.
Au vu de ces éléments, l'auteur supposé doit prouver au juge que sa décision est justifiée par des éléments objectifs, étrangers à toute discrimination.
Si l'employeur ne réagit pas à cette alerte, le référé prud'homal peut être intenté par le salarié concerné ou, avec son accord, par les délégués du personnel.
Une organisation syndicale de salariés représentative peut agir devant une juridiction civile afin d'établir que plusieurs candidats à un emploi, à un stage ou à une période de formation en entreprise ou plusieurs salariés font l'objet d'une discrimination, directe ou indirecte, fondée sur un même motif prohibé et imputable à un même employeur.
Une association régulièrement déclarée depuis au moins cinq ans intervenant dans la lutte contre les discriminations ou œuvrant dans le domaine du handicap peut agir aux mêmes fins, pour la défense des intérêts de plusieurs candidats à un emploi ou à un stage en entreprise.
Une question en Nos avocats vous répondent gratuitement | 83%de réponse |
Offre et délai minimum transmis par un avocat sur Alexia.fr au cours des 30 derniers jours dans au moins une région.