Sujet (Cloturé) initié par Chantal, il y a 1 an - 2680 vues
Bonjour,
Je me permets de vous écrire car il y a deux ans de cela ma fille a dénoncé les violences conjugales dont elle était témoin au domicile de son père (mon ex compagnon est remarié). Elle a également indiqué que régulièrement son père et sa femme la laissait seule au domicile toute la nuit avec ses deux petites sœurs (ma fille avait entre 6 et 10 ans quand cela se passait et ses demies sœurs avaient entre 1 et 4 ans). Ils partaient vers 17h pour ne rentrer que tôt le matin (4-5h du matin). Pendant ces absences ma fille surveillait ses demies soeurs et e dormait pas de peur que des soucis arrivent. Les trois petites attendaient toutes la nuit qu'ils rentrent.
Quand ma fille a finalement décidé de m’en parler je l’ai amené au commissariat et à l’hôpital car en crise d’angoisse. Signalement et plainte ont permis de faire bouger les choses très rapidement.
Le JAF a été saisie rapidement et ma fille a pu être vue par un avocat de l’enfant et entendu par le JAF. 15 jours après nous avions une décision qui mettait en place des visites en centre médiatisé. (Depuis septembre 21)
Nous sommes repassé devant le juge en janvier 23, car ce dernier avait demandé une expertise psychiatrique.
Bien entendu, une petite phrase dans ce rapport dit que « l’aliénation parentale du côté de la mère n’est pas à exclure ». (Ce psy m’a vu en tout est pour tout 20 minutes en compagnie de ma fille, ne m’a jamais vu seule et a pu déduire cela).
Le JAF a reçu une nouvelle fois ma fille en janvier 2023 et le rapport est sans appel : ma fille a été en pleur tout au long de l’audition, son discours est le même qu’il y a deux ans et elle décrit très bien la relation qu’elle a avec son père (sous emprise).
Décision du juge reçue la semaine dernière en totale contradiction avec les faits : ma fille doit retourner chez son père dès samedi prochain (d’abord de 10h à 18h un samedi/2, puis élargissement progressif jusqu’à janvier 2024 où le père récupérera un droit de visite identique à celui qu’il avait précédemment)
Elle aura 13 ans début avril.
Un policier m’a dit que tant que je permettais à ma fille de faire une main courante tous les 15 jours (quelle vie pour une enfant de 13 ans! Mais s’il faut en passer par là nous le ferons) il ne devrait rien nous arriver.
un psychologue qui a vu ma fille plusieurs fois suite aux d'énonciatifs quelle a faite, fera une attestation pour démontrer l'état d'angoisse dans le quel se trouve ma fille à l'idée de retourner chez son père.
Par ailleurs, je précise qu'au cours des visites médiatisés, le centre d'accueil a fait un rapport au juge indiquant que monsieur embrassait sa fille sur la bouche avec la langue (ces faits sont présents dans le jugement). ils n'ont pas fait de note d'incident car sous surveillance monsieur a cessé ce comportement ignoble.
Bref, je ferais tout pour éviter à ma fille de retourner chez son père car elle y a vecu des choses très lourdes qu'elle ne veut plus revivre. Mais je sais aussi que ne pas respecter une décision de justice est risqué.
J’ai peur et j’ai besoin de vos lumières pour agir au mieux dans l’intérêt de ma fille qui refuse de retourner chez son père. Elle ne veut plus de lien avec lui.
Les seules motivations qu’elle trouvait à aller aux visites médiatisées étaient de voir de temps en temps ses demies sœurs, quand il acceptait de les y amener. Mais aller chez lui, pour elle, est juste impossible tant elle a peur de se retrouver dans le même schéma qu’elle a vécu pendant des années.
Je ne sais pas si vous auriez des conseils à me donner pour que judiciairement nous ne soyons pas trop embêtées. Depuis que ma fille m’a confié ce qu’elle vivait chez son père je la soutiens et si son souhait est de ne plus aller chez son père je ferais en sorte de la protéger. `
C’est pour cela que je suis « aliénante » semble t-il mais tant pis! Je me battrais pour elle et apprécierais toute aide de votre part même la plus infime
cette histoire de "bisous" sur la bouche avec la langue peut-elle être un élément déterminant? : après avoir été pris en défaut par les surveillants du centre il a cessé ce comportement incestueux, mais ma fille m'a avoué qu'il lui faisait cela tout le temps quand elle allait chez lui. Je refuse que cela recommence! c'est un danger manifeste pour ma fille.
Vos questionnements, interrogations sont légitimes.
Vous pouvez en effet prendre le risque de refuser le jugement mais vous connaissez les risques, le père de votre fille déposera plainte pour non présentation d'enfant.
Plusieurs conseils:
Vous avez entièrement raison, l'écoute est la meilleure solution. Le comportement du père de votre fille est plus que questionnant, je ne sais pas si votre fille a été victime de faits plus graves mais le fait d'embrasser son enfant ainsi n'est pas normal. Le père adopte un comportement incestuel.
Il existe un numéro vert, appelez : AideVictimes d'inceste : une plateforme d'écoute pour briser le silence 0 805 802 804 (en métropole) ; 0 800 100 811 (depuis l'outre-mer). L’appel est gratuit et les victimes ont la possibilité de garder l’anonymat. À l’autre bout du fil, l’écoutant pourra proposer un accompagnement et orienter la personne qui témoigne vers un service d’aide psychologique, sociale ou juridique.
Ensuite, je vous conseille de vous rapprocher de votre médecin de famille en lui faisant part de vos inquiétudes.
Poursuivre le suivi psychologique pour votre fille me semble nécessaire.
Et puis, prenez un avocat spécialisé en droit de la famille concernant l'appel du jugement.
Essayez d'obtenir un/des certificats de professionnels. Vous pouvez écrire au Jaf en lui explicitant les raisons pour lesquelles votre fille ne se rendra pas chez son père avec la copie des attestations.
Votre combat va demander beaucoup de force et de courage, entourez vous des bonnes personnes.
Bonjour Merci infiniment pour cette réponse rapide, vous avez répondu à ma question. Je vais en effet m'être tous les éléments de mon côté pour permettre à ma fille de ne pas retourner chez son père. Il me serait insupportable de savoir qu'elle puisse être à nouveau victime de ses agissements.
La meilleure chose que je puisse vous conseiller dans votre situation est de faire appel du Jugement de janvier 2023 (si tant est que les recours soient toujours ouverts).
Il est en effet excessivement curieux qu'un père qui embrasse sa fille sur la bouche avec la langue devant des professionnels de l'enfance bénéficie d'un droit de visite et d'hébergement, et ce d'autant plus que votre fille a été entendue par le Juge aux affaires familiales.
Cela étant, le temps de la procédure votre fille sera obligée d'aller chez son père faute de quoi vous vous rendrez coupable du délit de non-représentation d'enfant.
Il est fort probable que le père dépose une plainte contre vous ; cependant, si vous êtes absolument déterminée à ne pas présenter votre fille à son père dans son intérêt, vous pouvez éventuellement :
- faire une main-courante ; - avoir un témoin avec vous au moment du passage de bras qui pourra attester avoir été là et et avoir vu le refus absolu de votre fille de se rendre chez son père ; - obtenir une attestation particulièrement précise et circonstanciée du psychologue de votre fille.
Néanmoins, même en présence de ces éléments, il est fort possible que l'éventuelle plainte du père donne lieu à des poursuites.
Merci d'indiquer qu'il a été répondu à votre question.
je vous remercie pour votre réponse. Je suis également outrée par le fait que malgré le rapport du centre de visites et les dires de ma fille devant le JAF, on demande à mon enfant de retourner chez son père. ... mais nous en sommes là. il y aura plainte du père car il est friand des procédures judiciaires. Je vais faire appel de la décision, et suivre vos conseils quant à avoir un témoin qui constatera qu'Emma a refusé d'aller chez son père.
Bonjour Je vous conseille, plutôt que d’affronter les services sociaux et judiciaires et face à un père très manipulateur , procédurier ( et convaincant) , d’apprendre plutôt à votre fille à se protéger… sinon vous allez vous épuiser pour rien. Et cela pourrait même se retourner encore plus contre votre fille et vous. Votre fille a 13 ans : elle peut refuser les gestes de son père qui sont déplacés, elle peut mettre de la distance… à 13 ans , si il la laisse seule, elle n’est plus en danger. A 18 ans elle fera ses choix .Je parle par expérience… Bon courage
Merci pour votre message. Le souci c’est qu’elle le craint énormément. Du coup elle ne parvient pas à mettre cette distance. Elle est comme démunie/inactive devant lui et elle accepte tout. Ensuite quand elle revient à la maison elle me dit ce qu’il lui fait, elle est en colère et triste. Je lui ai dit plusieurs fois qu’elle avait été assez forte pour parler à des juges, des policiers, des avocats, des psychologues… et qu’elle est assez forte pour tenir tête à son père… mais malheureusement elle a trop peur de ses réactions. Je suis tout à fait d’accord avec ce que vous dites, et peut être qu’en prenant encore de maturité elle y parviendra. Merci encore pour votre message
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