Les conditions de la nouvelle présomption de démission en cas d'abandon volontaire de poste
A l'aune des nouvelles dispositions légales, lorsqu'un salarié abandonnera désormais volontairement ses fonctions, de manière imprévue et injustifiée, il sera présumé avoir démissionné de ses fonctions.
Toutefois, pour que cette présomption opère, des conditions ont été fixées par le Code du Travail :
- Le salarié doit en premier lieu avoir volontairement abandonné son poste (par exemple une absence pour raison médicale dûment justifiée ne sera pas considérée comme un abandon de poste) ;
- En second lieu, le salarié ne doit pas justifier de son absence ;
- En dernier lieu, l'employeur doit mettre en demeure son salarié de justifier, sous un certain délai, de son absence et ne pourra le considéré comme démissionnaire qu'en l'absence de réponse passé le délai qu'il aura fixé.
Les conséquences de la nouvelle présomption de démission en cas d'abandon volontaire de poste
Ces nouvelles dispositions légales mettent fin à une jurisprudence établie de la Cour de Cassation selon laquelle un salarié qui abandonnait volontairement son poste ne pouvait être considéré comme étant démissionnaire, obligeant ainsi l'employeur à rompre le contrat, le plus souvent sou le motif d'une faute grave.
L'application du nouvel article L.1237-1-1 du Code du travail entraîne pour le salarié une double conséquence :
- Le fait de ne plus pouvoir percevoir les indemnités chômage étant considéré comme démissionnaire ;
- Le fait d'être contraint d'engager une action devant le Conseil de Prud'hommes s'il souhaite renverser cette présomption de démission.
Il lui faudra alors rapporter la preuve que son absence était justifiée par un motif légitime.