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Le divorce par consentement mutuel par acte d'avocat a été créé par la loi du 18 novembre 2016 afin de permettre un règlement plus simple et plus rapide des divorces non-contentieux. La particularité de ce divorce est qu'il permet aux époux de divorcer sans juge. Il s'agit d'une évolution notable de notre système juridique qui a été très bien accueilli car il représente près de 55 % des divorces prononcés.
Chaque époux est assisté par un avocat qui protège ses intérêts dans le cadre de la négociation des termes et conditions de la séparation. Les accords des époux sont transcrits dans un contrat appelée " convention de divorce " qui est signée par les époux et par leur avocat avant d'être déposé au rang des minutes d'un Notaire. Ce dépôt confère à la convention de divorce la même force qu'un jugement de divorce prononcé par un juge. Selon l'encombrement des juridictions ce divorce s'avère souvent plus rapide qu'une procédure de divorce classique car les époux ne sont pas soumis aux délais de traitement de la juridiction.
1- Les époux qui s'entendent suffisamment
Le divorce par consentement mutuel par acte d'avocat est entièrement négocié entre les époux avec l'aide de leur conseil respectif. Il est donc indispensable que le dialogue soit possible et, par conséquent, qu'il existe une entente minimale suffisante entre les époux. Il n'est pas nécessaire que les époux soient d'accord sur tout avant de rencontrer leur avocat car la recherche de l'accord fait partie intégrante de la procédure de divorce.
2- Les époux qui n'ont pas de lien étroit avec un pays étranger
Certains pays ne reconnaissent pas la validité du divorce par consentement mutuel par acte d'avocat car il n'est pas prononcé par un juge. Dans ces pays, le divorce ne peut pas y être transcrit de sorte que les époux y demeureront mariés. Dans ces cas là, il est essentiel d'opter pour un divorce prononcé par un juge.
3- Les époux qui ne font pas l'objet d'une mesure de protection judiciaire
Lorsque l'un des deux époux est placé sous un régime de protection des majeurs le couple ne peut pas avoir recours au divorce par consentement mutuel par acte d'avocat. Les régimes de protection concernés sont ceux prévus aux articles 425 et suivants du Code Civil (tutelle, curatelle, etc.)
4- Les époux dont aucun enfant commun ne demande à être entendu par le juge
Les enfants mineurs du couple qui divorce ont le droit d'être entendu par un juge s'ils en font la demande. Si l'un des enfants souhaite faire usage de cette faculté les époux devront avoir recours à un divorce par consentement mutuel judiciaire, c'est-à-dire demander au juge d'homologuer leur convention de divorce.
Le divorce par consentement mutuel par acte d'avocat (sans la présence du juge) est le principe. Les époux ne peuvent pas choisir de divorcer par consentement mutuel devant le juge. Une autre procédure sera préférée comme le divorce accepté par exemple. Le divorce par consentement mutuel prononcé par un juge n'est possible que lorsque l'enfant commun du couple demande à être entendu.
La suppression par le législateur de la possibilité de recourir au divorce par consentement mutuel judiciaire a été critiquée lors de l'adoption de la loi du 18 novembre 2016 car il est des hypothèses dans lesquelles il est nécessaire que le divorce soit prononcé par un juge. C'est par exemple le cas lorsque le pays étranger dans lequel l'un des époux a des intérêts importants ne reconnaît pas le divorce par consentement mutuel par acte d'avocat.
1- Chaque époux choisit son avocat
Le législateur impose à chaque époux d'avoir recours à son propre avocat afin de protéger ses intérêts.
Il considère en effet qu'il est plus prudent que chaque époux soit assisté par son propre conseil, afin d'éviter tout risque de conflit d'intérêt et garantir l'équilibre de la convention de divorce. En effet, la mission de conseil de l'avocat est importante dans cette procédure car c'est lui qui explique à son client les options dont il dispose ainsi que les conséquences associés et qui le guide sur les choix qui sont les plus judicieux par rapport à ses intérêts.
2- Négociation et rédaction de la convention de divorce
Une fois que chacun des époux a choisi son avocat c'est la phase de négociations qui commence. Les époux, assistés et représentés par leurs avocats, négocient les différents points de leur séparation.
Cette procédure permet de faire du sur-mesure en fonction de la situation personnelle des parties. Chaque cas est différent.
Si les époux ne parviennent pas à trouver un accord sur l'ensemble des conséquences du divorce ou si l'un d'eux ne souhaite plus divorcer à l'amiable chacun peut saisir le juge à tout moment.
Si un accord est trouvé les avocats rédigent la convention de divorce. Lorsque les époux possèdent un bien immobilier, un Notaire est obligatoirement saisi pour dresser l'état liquidatif du régime matrimonial.
1- Le délai de réflexion
Lorsque le projet de convention de divorce est définitif chaque avocat l'adresse à son client. Un délai de réflexion de 15 jours débute à la réception du projet de convention de divorce. Il n'est pas possible de signer la convention de divorce avant la fin du délai de réflexion de 15 jours.
Le législateur a instauré ce temps incompressible pour permettre aux parties de s'assurer qu'elles consentent à l'intégralité des accords exprimés dans la convention.
2- Signature de la convention de divorce
Le rendez-vous de signature se déroule forcément en présence des deux époux et des deux avocats qui les ont assistés tout au long de la procédure.
L'article 1145 du Code Civil dispose que la convention de divorce doit être signée par les époux et par leurs avocats.
L'obligation faite aux avocats de contresigner la convention de divorce est lourde de sens. Par ce contreseing, l'avocat atteste qu'il a bien éclairé son client sur la portée de l'acte qu'il signe, c'est-à-dire qu'il lui a transmis une information complète et entière sur les stipulations contenues dans la convention de divorce.
1- La transmission au Notaire
La convention de divorce signée est transmise au Notaire pour dépôt au rang de ses minutes. Ce dépôt donne à la convention de divorce date certaine et force exécutoire. A partir de cette formalité la convention de
divorce a la même force qu'un jugement de divorce rendu par un juge.
2- La mention du divorce sur les actes d'état civil
L'attestation de dépôt de la convention de divorce au rang des minutes du Notaire permet d'effectuer les formalités auprès de l'état civil afin que le divorce soit transcrit sur l'acte de mariage des époux et sur leurs
actes de naissance.
Cette formalité est extrêmement importante car le divorce n'est opposable aux tiers qu'à partir du jour où il est mentionné sur les actes d'état civil des époux. C'est-à-dire que si le divorce n'est pas mentionné sur les registres d'état civil les époux seront toujours considérés comme mariés vis-à-vis des tiers comme par exemple leur bailleur.
3- L'enregistrement de la convention aux impôts
La convention est enregistrée aux impôts lorsqu'elle comporte un état liquidatif du régime matrimonial, c'est-à-dire lorsque les époux avaient des biens communs, ou bien lorsqu'elle contient une prestation compensatoire
soumise à un droit d'enregistrement. A cette occasion, les époux paient les droits d'enregistrement (1,1 % de l'actif net ou bien un droit fixe de 125 euros selon le cas).
Enfin, lorsque les époux sont propriétaires de biens immobiliers l'état liquidatif dressé sous la forme authentique est soumis à la publicité foncière.
Lorsque la convention de divorce est déposée au rang des minutes du Notaire elle acquiert la même force qu'un jugement de divorce. Les époux peuvent donc demander l'exécution forcée de la convention si l'un d'eux ne s'exécute pas volontairement.
Certaines dispositions de la convention de divorce peuvent également être révisées par accord des ex-époux ou bien par la voie judiciaire. En particulier, les parents pourront modifier les mesures relatives à leurs enfants notamment en saisissant le juge aux affaires familiales, ensemble ou séparément.
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