Bonjour,
Je suis divorcée depuis décembre 2011 après 23 ans de vie commune et 3 enfants. Ceci s’est passé durant notre expatriation à Dubaï. En 2003, alors moi-même maître de conférence des universités à Paris, j’ai suivi mon mari expatrié à Dubaï par ADPi (aéroport de Paris) avec prise en charge du logement, des transports, des frais scolaires au lycée français, des billets d’avion et pas d’impôts mais sur un visa d’épouse non autorisée à travailler. Avec une tolérance administrative, j’ai pu accepter des contrats temporaires dans différentes universités aux Emirats, très mal rémunérée mais me permettant de conserver mon poste en détachement.
En 2008, les enfants âgés de 19, 12 et 7 ans, mon mari décide brutalement de nous quitter, mais gardant son poste à ADPi à Dubaï nous laissant, certes dans la résidence familiale mais dans une situation confuse. Je perds 12 kg en 3 semaines, fait une grave dépression, perd successivement tous mes contrats universitaires sans aucun soutien moral. En 2010 je retrouve à Dubaï un compagnon anglais. En 2011 nous divorçons, j’obtiens 2100€ par mois de pension alimentaire pour les deux enfants, dont j’ai la garde et lui le droit de visite d’1 week-end sur deux et d’esquiver ses week-ends et beaucoup de vacances).
En 2012 je me remarie et mon mari aussi et en 2013, mon mari anglais ayant perdu son travail à Dubaï nous rentrons à Londres avec mes deux enfants de 12 et 17 ans, l’aîné de 25 ans travaillant à Hong Kong après avoir fini Sciences Po. Je reprends aussi mon poste à l’université à Paris et fais la navette en Eurostar une à deux fois par semaine. Leur père encore une fois ne pouvant les prendre en week-end, échappe également aux vacances ne prenant la plus jeune que deux semaines l’été en France et deux ou trois semaines à Dubaï durant l’année, temps durant lesquels il part à 8h le matin et revient à 20h le soir et essayant le plus souvent de la placer chez des amis.
Bref, jusqu’à présent mon mari et moi nous assumons la quasi totalité de leur garde, leur loisirs, leurs vacances et soutien matériel, éducatif et moral. Aujourd’hui mon second fils, après des études à Londres et un Master 2 à Normale Sup 2 années durant laquelle je lui paye le loyer d’un studio à Paris, obtient une année de formation de commissaire de bord dans la Marine à 800€/mois. Le père décide alors de supprimer la pension pour ce second fils alors que je continue à payer son loyer pour ses retours d’embarquement, son assurance moto, appartement tous ses petits frais annexes puisque je suis toujours à ses côtés.
Je précise que j’ai un salaire de maître de conférence en France, mon mari anglais après une longue période de chômage à retrouvé un emploi d’architecte instable et mal payé dans une petite structure. En revanche, le père des enfants est toujours expatrié à Dubaï marié à une française aussi expatriée pour Veolia avec tous deux les doubles avantages des expatriés: prise en charge d’une grosse villa en bord de mer, pas d’impôts, pas de frais de transport (voitures et billets d’avion), pas d’enfants à charge et pouvant louer leurs appartements respectifs à Paris pour plus de revenus, bref 10 000€ d’argent de poche ou de restant à vivre par mois, en comparaison de nos 100€ par mois de restant à vivre entre Paris et Londres.
Je ne me plains pas de ma situation, mes 3 enfants sont brillants et équilibrés grâce à notre investissement en temps et matériel non seulement de la part de mon mari anglais et de la mienne mais cela a un coût de « charge mentale » totalement supporté par moi depuis la naissance de mes enfants. Je cherche juste à rechercher un semblant de justice et d’équilibre.
Je lui ai donc demandé de demander lui-même auprès du JAF la révision de la pension alimentaire comme légalement requise
Ma question est la suivante: je voudrais connaître les dispositifs qui permettent une reconnaissance de ces inégalités inacceptables dans la prise en charge matérielle et morale de l’éducation des enfants.
Merci de vos réponses