Seul le divorce autorise la résidence séparée
Quitter le domicile conjugal sans décision de justice l'autorisant peut constituer une faute. En effet, une des obligations du mariage est la résidence commune des époux.
Les époux vivant séparément ne respectent donc pas les obligations du mariage : cette séparation n'étant pas officialisée par une décision de justice (comme la séparation de corps pour un divorce), le départ d'un époux peut se retourner contre lui. Si son conjoint décide d'entamer une procédure de divorce pour faute, il peut faire valoir un abandon de domicile conjugal.
Afin de démontrer que le départ du domicile conjugal s'est fait d'un commun accord, les époux peuvent :
- Déposer une main courante au commissariat précisant que l'un des époux quitte le domicile conjugal avec l'accord de son époux.
- Signer un document en double exemplaire attestant que le départ du domicile conjugal se fait d'un commun accord.
Bon à savoir
La faute n'est pas reconnue si l'époux démontre qu'il a quitté le domicile conjugal afin de se protéger ou de protéger ses enfants de son conjoint (par exemple : suite à des violences conjugales).
L'organisation des conséquences de la séparation de fait et du divorce
Afin que la séparation de fait se déroule au mieux, les époux peuvent rédiger un document, signé par les deux époux et dont chacun en garde une copie, établissant :
- La répartition des factures du ménage (celles du domicile conjugal et du nouveau logement),
- La répartition du remboursement du crédit commun,
- La résidence des enfants,
- Les modalités de mise en place de la pension alimentaire pour les enfants et/ou pour l'un des époux,
- l'attribution des biens meubles
- etc
Cette convention a pour but de faciliter la séparation de fait. En effet, elle n'a aucune valeur juridique : l'époux lésé ne peut pas saisir le juge pour contraindre son conjoint à la respecter, contrairement au jugement ou à la convention de divorce déposée chez un notaire.
Les risques d'une séparation de fait
La séparation de fait n'a aucune valeur juridique. En effet, aux yeux de la loi, les époux sont toujours considérés comme mariés malgré leur résidence séparée.
De ce fait, toutes les obligations du mariage continuent à s'appliquer :
- devoir de secours,
- devoir de fidélité,
- obligation de vie commune,
- etc
Or, il devient difficile de respecter les obligations matrimoniales en résidant séparément.
Le risque est donc que l'un des époux entame une procédure de divorce contentieux pour faute ou pour abandon du domicile conjugal et demande des dommages et intérêts en réparation du préjudice subi.