Quelles fautes peuvent être invoquées ?
De nombreuses fautes sont admises par le juge dans un divorce pour faute notamment :
- l'adultère,
- l'abandon du domicile conjugal,
- les faits de violences conjugales portées sur le conjoint ou les enfants,
- les injures, menaces ou encore humiliations,
- la mise en péril du bien être des enfants,
- le défaut d'assistance, de secours et d'entraide du conjoint,
- le fait de ne pas contribuer aux besoins du ménage
- etc.
Quelles modes de preuves sont acceptées par le juge ?
En principe, la preuve est libre au cours de la procédure de divorce pour faute. L'époux qui invoque alors une faute peut la prouver par tous moyens.
Ainsi, les preuves les plus fréquemment présentées et recevables dans le cadre d'une divorce pour faute sont :
- le témoignage (attestation manuscrite),
- l'aveu,
- le constat d'adultère,
- des conversations téléphoniques
- les écrits, lettes ou photos,
- le journal intime,
- emails et SMS,
- relevés bancaires,
- les mains courantes et plaintes,
- des factures
- le rapport d'expertise, d'enquête de détective privé
- etc.
Il est impossible de lister toutes les preuves existantes mais les modes de preuves ne cessent d'évoluer. En effet, pour ne prendre qu'un seul exemple, l'émergence des sites de rencontre sur internet apportent de nouvelles possibilités de preuve avec la consultation des données sur l'ordinateur, de l'historique de connexion etc.
Ainsi, la Cour d'appel de Lyon en février 2011 a reconnu une faute à l'encontre de l'époux qui s'était inscrit sur un site de rencontres, tout en correspondant de manière intime avec une personne de ce site et s'envoyant des photos compromettantes.
A noter
La juge a une liberté d'appréciation de la faute. Il peut alors estimer que la faute n'est pas suffisamment établie pour l'accepter.
Il est donc indispensable de discuter sur la stratégie à adopter avec votre avocat et sur les moyens de preuve que l'époux souhaite utiliser.
Quels modes de preuve ne sont pas admis ?
La preuve n'est admise uniquement sous certaines conditions, à savoir :
- elle doit être conforme à la loi,
- elle ne doit pas être obtenue par des moyens frauduleux, par menaces ou encore violences.
Il est ainsi interdit de :
- piéger son conjoint,
- utiliser des conversations téléphoniques ou enregistrements sonores ou visuels à l'insu du conjoint,
- mettre en place un logiciel d'espionnage, pirater la boîte mail de son conjoint etc.
L'exigence d’une preuve licite et non frauduleuse signifie que contrairement à une idée très répandue, tous les coups ne sont pas permis.
Toutefois, le seul fait d'invoquer le respect de la vie privée ne suffit pas pour écarter une preuve. Plus encore, le juge accepte les preuves apportées au moyens de données présentes sur un ordinateur familial et dont l'accès n'est pas sécurisé par un mot de passe. Aucune fraude ne peut alors être retenue.
Attention !
Le témoignage des enfants contre un parent n'est pas autorisé devant le juge.