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Face aux disparités existantes en matière de pensions alimentaires, et aux litiges qui en découlent, un simulateur en ligne pour fixer leur montant est disponible depuis décembre 2013. Fondé sur trois critères : revenu du débiteur, amplitude de son droit de visite et le nombre d’enfants à charge, l’idée de cet outil est avant tout d’harmoniser les méthodes utilisées par les juges. Mais ce barème de référence n’est pas obligatoire, il est donc toujours possible de recourir à d’autres méthodes pour calculer la pension. Quels sont les éléments pris en compte en pratique ? Comment les appliquer ?
Quelle que soit la méthode, l’essentiel n’est-il pas que la pension alimentaire soit la plus juste possible ?
Dans le cadre d’un divorce amiable, les parents doivent déterminer (et l’inscrire dans la convention de divorce) le montant et les modalités de versement de la pension alimentaire correspondant le mieux à leur situation. Pour les divorces contentieux, ils peuvent aussi faire des propositions mais la décision finale reviendra au juge.
Selon l’article 371-2 du Code civil, chacun des parents contribue à l’entretien et à l’éducation de l’enfant en fonction de ses ressources, de celles de l’autre parent et des besoins de l’enfant. De cet article sont nées plusieurs méthodes de calcul de la pension alimentaire, fondées essentiellement sur les ressources des parents.
L’ensemble des ressources des parents sont prises en compte : revenus du travail (salaires, etc.), allocations chômage, pensions d’invalidité, retraites, indemnités perçues à la suite d’un accident, revenus du patrimoine (loyers, rentes), avantages en nature (logement de fonction, de famille).
Peuvent également être prises en compte dans certains cas :
- les allocations d’éducation spéciale versées au parent qui a la charge d’un enfant handicapé (Civ.2e,9/12/1999, pourvoi n° 97-15133)
- les allocations familiales (Civ.1, 17 novembre 2010, pourvoi n° 09-12621)
- l’allocation compensatrice versée pour aide d’une tierce personne au débiteur, sous réserve qu’il dispose d’autres revenus ou allocations (Civ.2e, 7 juin 1990, pourvoi n° 89-12740)
Les ressources du nouveau conjoint ou concubin de celui qui touche la pension alimentaire peuvent être prises en compte par le juge par exemple à l’occasion d’une demande de révision de la pension formulée par le débiteur.
- Le revenu du débiteur : le montant de la pension dépend avant tout du revenu du travail du débiteur (salaire, bénéfices, etc.), auquel sera soustrait un minimum vital de correspondant au RSA. Plus il gagne d’argent, plus la pension est susceptible d’être élevée. Les autres ressources ne sont pas prises en compte.
- Nombre d’enfants à la charge du débiteur : peu importe qu’ils soient nés ou non d’un même mariage.
- L’étendue du droit de visite et d’hébergement du débiteur. Il se décline en 3 niveaux:
En appliquant cette grille, le parent débiteur qui est dans une situation de précarité (RSA) n’aura pas à payer de pension alimentaire. L’autre parent pourra demander à bénéficier de l’allocation de soutien familial.
- le parent débiteur qui gagne 2000 euros par mois, avec deux enfants à charge devra payer 167 euros de pension alimentaire par enfant s’il exerce un droit de visite classique (soit 335 euros au total), 226 euros en cas de droit de visite réduit (soit 451 euros pour les deux) et 113 euros en résidence alternée (soit 227 euros au total).
- Le parent débiteur qui gagne 3500 euros par mois et a 3 enfants à charge paiera 296 euros par enfant (soit 887 euros au total) en cas de droit de visite classique, 393 euros par enfant en cas de droit de visite réduit (soit 1179 euros au total) et 198 euros (soit 594 euros au total) en résidence alternée.
- Le parent débiteur qui gagne 4500 euros par mois avec 2 enfants à charge devra verser 455 euros par enfant (soit 910 euros pour les deux) en cas de garde classique. Il devrait verser 396 euros par enfant s’il en avait 3 et 348 euros par enfant s’il en avait 4.
Ce barème de référence n’est pas obligatoire ! Rien n’empêche donc le juge, dans le cas d'un divorce contentieux, ou les parents en cas de divorce amiable déjudiciarisé, de ne pas l'appliquer.
- La pension alimentaire est déterminée par les parents dans le cadre des divorces par consentement mutuel. Pour les procédures contentieuses, leurs propositions sont entendues mais la décision revient au juge
- Une grille de référence existe pour fixer les montants des pensions alimentaires. Elle tient uniquement compte des revenus du débiteur, du nombre d’enfants à sa charge et de l’amplitude de son droit de visite. Elle n’est pas obligatoire.
- En pratique, d’autres éléments peuvent être pris en compte. Toutes les ressources des parents peuvent être prises en compte.
- La pension alimentaire peut être révisée à tout moment.
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