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Un rappel à l’ordre. Ce n’est pas obligatoire, mais il est conseillé de commencer par mettre en demeure le débiteur dès le premier impayé en lui envoyant une lettre recommandée avec accusé de réception. La peur des poursuites est souvent un moyen de pression efficace.
Il faut indiquer :
- l’objet (retard de paiement de pension alimentaire
- la date
- la somme due
- la demande de régularisation
- l’engagement de poursuites civiles ou judiciaires si la situation n’est pas régularisée. Par exemple, le recours à un huissier de justice en vue d’une action de paiement direct, une assignation en justice pour abandon de domicile (article 227-3 du code pénal).
Un conseil, gardez une copie de la lettre.
- la photocopie du jugement relatif à la pension alimentaire ou de la convention avec attestation de dépôt chez un notaire
- un décompte des sommes qui sont dues
- tous renseignements concernant le débiteur (identité, domicile, adresse de l'employeur, immatriculation à la sécurité sociale).
La pension alimentaire doit avoir été fixée par un titre exécutoire. C'est-à-dire que le parent créancier doit pouvoir fournir soit un jugement de divorce définitif (aucune voie de recours n’a été exercée), soit une convention de divorce avec attestation de dépôt chez un notaire pour les divorces amiables, soit une ordonnance de non-conciliation.
Par principe, les décisions de justice relatives à la pension alimentaire sont immédiatement exécutoires même si le débiteur fait appel (article 1069-5 CPC).
Pour être exécutoire, le jugement ou l’ordonnance de non-conciliation doivent avoir été signifiés à l’intéressé. En l’occurrence, le débiteur.
D'autres recours sont possibles si la procédure de paiement direct échoue.
- La saisie des rémunérations. Au bout de six mois d’impayés, le créancier de la pension alimentaire peut demander la saisie des rémunérations du débiteur (retraite, chômage, salaires, indemnités journalières versées par la sécurité sociale suite à une maladie ou accident du travail). Là encore il faut que la pension soit fixée par un titre exécutoire. Le créancier de la pension doit déposer une requête au greffe du tribunal d’instance du débiteur (article L 3252-1 du code du travail).
- La voie pénale. Après deux mois d’impayés, le créancier de la pension alimentaire peut aussi porter plainte contre son ex conjoint pour abandon de famille (art.227-3 code pénal). Trois conditions doivent être réunies pour que l'action aboutisse : il faut un titre exécutoire fixant la pension, un impayé de plus de 2 mois et une intention coupable du débiteur. Autrement dit, celui-ci échappera aux poursuites s’il est dans l'impossibilité matérielle de payer (insolvable) (Crim. 27 novembre 1997).
Pour porter plainte, le créancier peut soit se rendre au commissariat (ou lui écrire), soit rédiger une plainte adressée au Procureur de la république du Tribunal de grande instance de son domicile ou la faire délivrer par un huissier. Le débiteur encourt deux ans de prison et 15 000 euros d’amendes.
- Autres saisie. Le créancier peut aussi demander à un huissier de procéder à une saisie attribution, par exemple le blocage du compte bancaire du débiteur, la saisie de son véhicule, de ses biens immobiliers ou de droits incorporels qu'il détient.
- Recouvrement par le Trésor public. Le créancier peut demander au comptable du trésor de recouvrer la pension pour les 6 mensualités précédentes et celles à venir. Il faut adresser une demande de recouvrement par lettre recommandée au Procureur de la république du Tribunal de grande instance dont dépend son domicile.
- L’allocation de soutien familial. Dès un mois d'impayés, le créancier peut faire une demande d'allocation de soutien familial auprès de sa caisse d'allocations familiales. La demande se fait via un formulaire Cerfa téléchargeable sur Internet. Pour en savoir plus sur les conditions lire : Non-paiement de la pension alimentaire : pensez à l'allocation de soutien familial
Le parent qui touche une pension alimentaire inférieure à 109, 65 euros (soit le montant de l’allocation de soutien familial), pourra obtenir un complément de pension de la part de la CAF. Par exemple, si la pension alimentaire est fixée à 80 euros par mois, la CAF versera 29,65 euros. Le parent créancier n’aura donc, dans ce cas, pas besoin de justifier d’un impayé de pension alimentaire pendant un mois pour bénéficier de l’ASF.
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