Les pères des fins de semaine paires

Or la place des pères est encore souvent réduite à de simples " droits de visite et d'hébergement ", formulation de notre code civil en décalage avec les mentalités.

Comment expliquer à un père qu'il recevra son enfant en visite, comme un parent éloigné ? Comment expliquer à un père, que son amour pour son enfant, son investissement, sa disponibilité, ne suffisent pas toujours à convaincre les tribunaux ?

Comment expliquer à un père, qu'il n'est que le père, alors que le simple fait d'avoir porté et accouché d'un enfant entraîne de facto une présomption quasi irréfragable de " figure de référence " pour l'enfant.

Comment expliquer à un père, que pour obtenir une garde alternée, on devra se battre et prouver qu'il est un" bon père" ?

Le droit de la famille est encore profondément attaché à des valeurs d'un autre temps alors que les familles évoluent.

La place du père dépend donc essentiellement de la mère qui décidera de lui en accorder une ou pas au gré de ses convictions le plus souvent motivées par des considérations n'ayant aucun lien avec l'intérêt de l'enfant, notion si chère aux pédopsychiatres.

Ainsi, tant que le législateur n'aura pas légiféré, nous comptons que sur nos magistrats pour faire avancer les choses.

Jennifer SMADJA